GITEGA, 21 mars (ABP) – La ministère de la santé publique et de la lutte contre le sida via le programme national de santé de la reproduction (PNSR), en collaboration avec le FNUAP Burundi, a organisé mercredi le 19 mars 2025 à Gitega (capitale politique), un atelier d’échange et de partage d’information avec les responsables des districts sanitaires de Gashoho, Giteranyi et Gihofi, respectivement dans les provinces Muyinga, Kayanza et Rutana sur l’introduction de l’auto injection de Sayana Press, a appris l’ABP sur place
Dans son discours, Dr Gloriose Ndayizeye qui a représenté le ministre en charge de la santé, a fait savoir qu’en vue de répondre aux défis auxquels le Burundi fait face en planification familiale, une nouvelle méthode contraceptive injectable Sayana Press a été introduite au Burundi depuis 2018 pour élargir la gamme des méthodes contraceptives et favoriser un choix libre et éclairer des clientes.
Dr Ndayizeye a signalé qu’au départ, cette méthode était administrée uniquement dans les formations sanitaires par les prestataires de santé après avoir subi une petite formation.
Cependant, pour servir le plus grand nombre possible des demandeuses, le ministère, a autorisé les agents de santé communautaire « Abaremeshakiyago » à administrer l’injectable Sayana press au niveau communautaire. Les résultats de l’évaluation ont été satisfaisants dans les provinces de Ngozi, Kayanza, Ruyigi et Karusi où la phase pilote a été conduite. Le projet a été étendu par la suite dans les autres provinces. Pour le moment, on entame une autre phase d’auto qui permet aux femmes de s’injecter elles-mêmes ce produit étant à la maison.
« L’auto injection de Sayana Press ne se limite pas seulement à une question de méthode contraceptive. Elle représente un véritable changement dans la façon dont nous approchons la santé reproductive, en mettant l’accent sur l’autonomie des femmes et en réduisant les barrières géographiques et socio-économiques. C’est aussi un pas vers la décentralisation des services de santé, en particulier dans les zones rurales et éloignées, où l’accès aux soins peut parfois être limité », a conclu Dr Ndayizeye.
Le directeur du PNSR, Dr Ananie Ndacayisaba a signalé que cette pratique d’auto injection sous cutanée de Sayana Press va commencer avec le mois d’avril afin de leur permettre de gagner du temps de vaquer à leurs activités quotidiennes. Ces femmes se rendaient aux structures sanitaires tous les trois mois pour recevoir cette injection. Il a confirmé que cette pratique ne va plus causer de désagrément aux utilisateurs : « Nous pensons qu’il n’aura pas de problème surtout que l’injection va se faire sous cutanée et en plus c’est le prestataire qui va confirmer que la femme est capable de s’auto injecter du produit après avoir fait l’exercice ». Dr Ndacayisaba a également encouragé les couples mariés à avoir un dialogue permanent sur les questions en rapport avec la santé de la reproduction particulièrement en rapport avec la planification de naissance au niveau de leur ménage. En cas de mésentente entre les conjoints, la femme a le droit d’utiliser l’une ou l’autre méthode pour protéger sa vie.
Toutefois, il y a des méthodes qui nécessitent un consentement des deux personnes notamment les méthodes définitives dont la ligature des trompes pour les femmes et la vasectomie pour l’homme, car les deux signent un acte d’engagement.
Dr Ndacayisaba a enfin conseillé les jeunes à pratiquer l’abstinence au lieu d’utiliser l’une ou l’autre méthode contraceptive. C’est par ailleurs la proposition de la première dame, Mme Angeline Ndayishimiye dans les descentes au niveau des établissements scolaires pour dialoguer avec les jeunes sur la santé sexuelle et reproductive.