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ABP - Agence Burundaise de Presse

Grenier de l'information au Burundi

Appel à renforcer la lutte contre le cancer du col de l’utérus

ByAdministrateur

Juin 23, 2025
Dr Vastine Niyonsenga Toyota en train de faire une présentation sur le cancer du col de l’utérus

BUJUMBURA, 14 juin (ABP) Les journalistes ont été invités à jouer un rôle actif dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus, en sensibilisant la population à la santé reproductive. Cet appel a été lancé par le Dr Ananie Ndacayisaba, directeur du Programme national de santé de la reproduction (PNSR), lors d’un atelier tenu le vendredi 13 juin 2025. Cet événement, qui a réuni des parties prenantes et des journalistes des provinces du nord et de l’ouest du pays, portait sur la prévention et l’élimination de ce cancer.

Dr Vastine Niyonsenga Toyota, gynécologue-obstétricienne spécialisée en colposcopie et pathologies cervico-vaginales, a souligné lors de l’exposé, que le cancer du col de l’utérus, causé par le virus du papillome humain (HPV), est le quatrième cancer le plus fréquent chez les femmes dans le monde.

Elle a révélé que ce cancer est responsable de la mort d’une femme toutes les deux minutes à l’échelle mondiale. Le Dr Niyonsenga a également précisé que ce cancer se transmet principalement par voie sexuelle.

Elle a évoqué plusieurs cofacteurs du HPV qui augmentent les risques de contamination à six, citant notamment le tabagisme, la malnutrition, la multiparité, ainsi que des déficits immunitaires tels que ceux liés au VIH ou aux transplantations rénales.

Concernant les symptômes, Dr Niyonsenga a mentionné le saignement après les rapports sexuels, les saignements vaginaux en dehors des règles, notamment après la ménopause, écoulement vaginal purulent, douleurs pelviennes, troubles digestifs comme la constipation, et des troubles urinaires tels que les fuites d’urine.

Quant à la prévention, elle a recommandé la vaccination des jeunes filles, qu’elles soient vierges ou aient eu des rapports sexuels mais soient testées négatives au HPV, comme moyen de prévention primaire. Elle a également insisté sur l’importance de la détection et du traitement des lésions précancéreuses avant qu’elles ne se transforment en cancer invasif.

Sur le plan thérapeutique, plusieurs options existent, telles que la chimiothérapie, la radiothérapie, la chirurgie, ainsi que l’utilisation d’antalgiques et de solutés.

Pour ce qui est du Burundi, le Dr Niyonsenga a précisé que le cancer du col de l’utérus est bien présent, avec un taux d’incidence de 26,4 pour 100 000 femmes en 2020. Elle a ajouté qu’en 2019, 1 500 femmes sont décédées de cette maladie. Elle a également révélé que, lors du programme récent de dépistage, 3,1% des femmes testées étaient positives.

Dr Ananie Ndacayisaba

Afin de lutter contre ce fléau, Dr Ananie Ndacayisaba a indiqué que le gouvernement burundais met en place des efforts pour combattre cette maladie. Il a notamment évoqué le renforcement des capacités des structures de santé et l’équipement destiné au dépistage dans 15 des 18 provinces du pays, précisant que les trois autres provinces bénéficieront de cette aide dans un futur proche. Il a rappelé que le Burundi s’aligne sur les objectifs de l’Organisation mondiale de la Santé, qui vise à ce qu’en 2030, 90% des filles de moins de 15 ans soient vaccinées, et que 70% des femmes éligibles aient effectué un dépistage. Dans cette perspective, le ministère de la Santé prévoit dès l’année prochaine la vaccination des filles âgées de 9 à 14 ans.

Conscient du faible niveau d’information de la population burundaise sur cette maladie, Dr Ndacayisaba a lancé un appel aux journalistes pour qu’ils participent activement à la sensibilisation. Il a également invité toutes les femmes âgées de 25 à 65 ans à se faire dépister afin de connaître leur état de santé. Enfin, il a encouragé les parents à faire vacciner leurs filles lors du programme de vaccination prévu pour l’année prochaine. Les journalistes présents ont eu l’occasion de poser des questions auxquelles des réponses détaillées leur ont été fournies, afin de mieux comprendre cette maladie.