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Grenier de l'information au Burundi

Analyse et adoption du projet de loi relatif à l’Accord de Georgetown révisé

ByAdministrateur

Sep 28, 2022

BUJUMBURA, 23 sept (ABP) – Les députés se sont réunis en séance plénière le jeudi 22 septembre 2022, à l’hémicycle de Kigobe, pour analyser et adopter le projet de loi portant ratification par la République du Burundi de l’Accord de Georgetown révisé, signé le 20 juin 2021 à Bruxelles en Belgique.

Dans son exposé des motifs, le ministre des Affaires de la Communauté est-africaine, de la Jeunesse, de la Culture et des Sports, ambassadeur Ezéchiel Nibigira a expliqué que l’Accord de Georgetown est un acte constitutif du groupe des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). Il a été créé le 6 juin 1975 par 79 pays dont le Burundi est membre fondateur, a précisé le ministre Nibigira, signalant que cet accord visait à assurer le développement durable et la réduction de la pauvreté dans ces Etats.

Au cours du 9ème sommet des chefs d’Etat et de gouvernement tenu du 9 au 10 décembre 2019 à Nairobi (Kenya), ces derniers ont décidé de transformer les ACP en une organisation internationale dénommée « Organisation des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP), a ajouté le ministre Nibigira avant de souligner que l’importance de ce changement est de permettre à l’OEACP de pouvoir faire des accords de partenariat avec d’autres partenaires, au lieu de se fier uniquement à l’Union européenne (UE).

Ainsi, a poursuivi le ministre en charge des Affaires de la Communauté est-africaine, cet accord révisé, qui vise à relever les défis du développement dans toutes ses dimensions, notamment l’environnement, le changement climatique, la paix, la sécurité, l’égalité des sexes et le développement du secteur privé, a été signé par le Burundi en date du 20 juin 2021, à Bruxelles.

A la question de savoir pourquoi le Burundi a pris si longtemps pour signer et ratifier cet accord révisé, le ministre Nibigira a répondu que les relations entre le Burundi et l’UE ont été gelées depuis 2016, ce qui implique que le Burundi ne pouvait pas engager un processus de signature ou de ratification d’un accord qui lie l’OEACP dont il est membre avec l’UE avant la levée des sanctions que cette organisation avait imposées injustement au Burundi. Il a ajouté que l’éruption de la pandémie de Covid-19 en est aussi une autre cause car, s’est-il exprimé, les réunions en personne ont été pratiquement interdites partout.

Quant aux actions concrètes dont le Burundi a déjà bénéficié de l’Accord de Georgetown avant sa révision, le ministre en charge des Affaires de la Communauté est-africaine a parlé de la signature de l’Accord de Cotonou permettant de financer les projets des pays membres à travers l’instrument de financement appelé « Fonds européen de développement (FED) ». Tous les financements que le Burundi reçoit de la part de l’UE, depuis des années jusqu’aujourd’hui sont obtenus grâce à son appartenance au groupe des Etats membres de l’OEACP unis par l’Accord de Georgetown, a-t-il fait remarquer.

Le ministre Nibigira a également parlé de la mise en place d’un centre d’information OEACP sur la coopération sud-sud et triangulaire, qui est une nouvelle institution de l’OACP chargée de promouvoir, de coordonner et de faciliter un vaste cadre de collaboration entre les pays membres de l’OACP d’une part, et ceux du sud dans son ensemble global d’autre part. Il a fait remarquer que ce centre vise principalement à promouvoir les échanges de connaissances, d’expériences et de bonnes pratiques en matière de coopération sud-sud, à mobiliser les partenaires tant traditionnels que nouveaux au développement pour appuyer les initiatives de coopération entre les pays du sud (coopération triangulaire) dans divers domaines tels que l’éducation et la formation technique, la technologie agricole, l’entrepreneuriat incluant l’autonomisation des femmes et la création d’emploi, ainsi qu’à mobiliser la diaspora pour participer au développement des pays d’origine, etc.

  1. Nibigira a, par ailleurs, révélé que l’Accord de Cotonou sera bientôt remplacé par un nouvel Accord appelé « Accord post-Cotonou OEACP-UE », qui est déjà paraphé et qui attend la signature définitive. Il a ajouté que les contacts sont en cours en vue de décrocher d’autres Accords de partenariat des Etats membres de l’OEACP avec d’autres partenaires dont l’Inde, le Royaume uni et l’Indonésie.

Après la séance des questions-réponses entre le ministre Nibigira et les élus du peuple, le projet de loi portant ratification par la République du Burundi de l’Accord de Georgetown révisé, signé le 20 juin 2021 à Bruxelles, a été adopté à l’unanimité, avec 99 voix exprimées dont 5 procurations.