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La mesure récemment prise par la BRB ne se suffit pas en elle-même sans d’autres mesures d’accompagnement

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Oct 20, 2022

BUJUMBURA, 19  oct (ABP) – «La réouverture des bureaux de change dont la suspension remonte déjà au 7 février 2020 arrive à point nommé, après la levée des sanctions de l’Union européenne (UE) et des Etats- Unis qui pesaient lourdement sur l’économie burundaise ». Ce sont les propos contenus dans la déclaration du président de la Chambre fédérale de commerce et d’industrie (CFCIB) M. Olivier Suguru, au cours d’une conférence de presse animée le mardi 18 octobre 2022 à Bujumbura.

Selon lui, la CFCIB a accueilli très positivement les récentes mesures prises par le gouvernement du Burundi par le truchement de la Banque de la République du Burundi portant sur la réouverture des bureaux de change et la levée des restrictions sur les fonds reçus des transferts instantanés internationaux envoyés à partir de l’étranger.

Ces mesures, a-t-il ajouté, visent à renforcer la stabilité macro-économique du pays dans le contexte où l’économie internationale, celle du Burundi en particulier, est plombée depuis bientôt trois ans par la Covid-19 et depuis février 2022 par le conflit Russo-Ukrainien qui aujourd’hui affecte très négativement les échanges commerciaux internationaux. « Nous affirmons sans ambages qu’une telle mesure de la part du gouvernement aura des retombées positives sur le marché de change et aura l’impact sur le panier de la ménagère à court et à moyen terme », a-t-il poursuivi.

Selon toujours M. Suguru, le marché dit parallèle sera renfloué en devises et progressivement un taux de change d’équilibre sera dégagé pour se rapprocher du taux de change officiel édicté journalièrement  par la Banque centrale. Il a, à cet effet, indiqué que les entreprises, les opérateurs économiques en général vont avoir une bouffée d’oxygène dans l’accès aux devises.

Dans un contexte économique où les importateurs s’approvisionnaient à 50% sur le marché parallèle les mesures prises par le gouvernement vont faire baisser la flambée des prix observée ces douze derniers mois avec un taux de change qui caracolait 3500 BIF contre un dollar américain.

Le président de la CFCIB ne doute pas que la levée des restrictions sur les transferts instantanés internationaux va également impacter positivement la caisse des devises : «  Il n’est plus un secret pour personne que depuis 2020, des Burundais, se rendaient en Uvira, au Rwanda et en Tanzanie pour percevoir les fonds en dollars par Western Union, Money gram et autres agences de transfert d’argent »,a-t-il signalé.

Sous d’autres cieux du continent, a-t-il poursuivi, les transferts de devises de la      Diaspora vers leur mère patrie se chiffrent en milliards de dollars, en centaines  de millions de dollars chaque année. Pour ce fait, a-t-il constaté, il sied de prendre certaines mesures notamment en édictant des directives claires afin d’inciter tous les commerçants transfrontaliers des pays voisins à affluer sur le marché burundais.

Vis-à-vis de ces mesures récemment prises par la  BRB,  M. Busuguru  estime que d’autres mesures d’accompagnement sont incontournables  en l’occurrence la suppression des barrières non tarifaires de diverse nature qui portent entorse à toute la chaine d’approvisionnement dans le commerce transfrontalier. L’harmonisation des tarifs sur les tests  de la Covid-19 avec les pays membres de la communauté est africaine (EAC) figure également parmi les priorités afin de pouvoir drainer un maximum de commerçants transfrontaliers.

L’assouplissement des mesures sur les agences de transport routier vers le Burundi doit être, lui aussi, répertorié parmi les urgences pour un assainissement du climat des affaires mais aussi et surtout l’ouverture des postes frontières au moins jusqu’à 22 heures étant donné que les autres pays de l’EAC ouvrent les frontières 24heures sur 24heures.