BUJUMBURA, 29 mai (ABP) – Le sénat du Burundi a organisé vendredi le 28 mai 2021 à Bujumbura, la 3ème conférence de témoignages et de réflexion sur les événements de 1972, à l’intention du vice-président de la République du Burundi, Prosper Bazombanza, des cadres de la présidence de la République, les parlementaires, des représentants des différents ministères, des commissaires de la CVR, de la CNTB, des victimes et des rescapés des événements de 1972.
L’ancien président de la République du Burundi, Sylvestre Ntibantunganya qui était venu comme conférencier a d’abord précisé que pour parvenir à bien faire la réconciliation des burundais, il faut dire la vérité, témoigner sur les événements de 1972, expliquant que le nœuddu conflit burundais se trouve dans les événements de 1972.
Il a également ajouté que dans le livre d’Albert Shibura, il a été mentionné que ces attaquants ne parlaient pas le Kirundi et qu’ils avaient des comportements contraires à la culture burundaise dont la consommation des parties du corps humain, la consommation des drogues et autres. Cet historien a souligné que des mystères persistent sur « les bandes armées qui ont attaqué le sud du pays entre le 29 avril jusqu’au 5 mai 1972 et qui ont tué les gens de l’ethnie tutsi. » Selon Ntibantunganya, ces attaquants n’étaient pas des « rebelles hutu » comme le disait le pouvoir de Micombero mais des mercenaires Congolais (Ba Murere) recrutés par ce même pouvoir.
Les victimes et les rescapés de l’ethnie hutu et tutsi de ces atrocités qui étaient présents dans la conférence ont tous affirmé que les bandes armées qui ont attaqué le sud du Burundi en 1972 venaient de l’étranger, voire la manière dont ils s’habillaient, la langue qu’ils parlaient, leurs comportements contraires à celle burundaise. Ils ont recommandé au gouvernement du Burundi de voir comment faire pour débaptiser les victimes de ces événements, « femmes ou enfants des bamenja « .Ce conférencier a poursuivi en disant que les Batutsi massacrés en 1972 ont été victimes innocentes d’une stratégie du régime de Michel Micombero qui a recruté les mercenaires, qui lui appelait « rébellion hutu » pour pouvoir trouver une occasion de dire qu’il y eu génocide des tutsi afin d’atteindre l’objectif que ce régime s’était fixé d’éliminer systématiquement les gens du groupe ethnique hutu surtout les hommes dont les notables, les cadres, les commerçants, les enseignants, les élèves, les étudiants, les cadres dans l’armée.
Ils ont aussi demandé aux auteurs de ces événements qui sont encore vivants de demander pardon à toute la population burundaise et de remettre les biens que ça soit matériels ou fonciers qu’ils ont pillés lors de cette période.