• jeu. Nov 21st, 2024

ABP - Agence Burundaise de Presse

Grenier de l'information au Burundi

La population appelée à se débarrasser de toute croyance et des comportements de nature à retarder le développement

ByAdministrateur

Juil 15, 2021

RUYIGI, 15 juil (ABP) – Le président du Sénat burundais, M. Emmanuel Sinzohagera, est depuis mardi le 13 courant en province Ruyigi (est du Burundi) pour une visite de cinq jours, constate-t-on sur place.

Sinzohagera a rencontré mardi même, au chef-lieu de la province, les administratifs des communes Bweru et Ruyigi, ainsi que les responsables des partis politiques et religieux de ces deux communes. Lors de cette rencontre, le président du Sénat a appelé les participants à la réunion à se débarrasser de toute croyance et des comportements de nature à retarder le développement du pays. Les défis que connaissent actuellement les domaines de la justice et de l’éducation en province Ruyigi ont été débattus.

Sinzohagera a fait savoir qu’il a effectué cette visite en province Ruyigi en ce moment des vacances parlementaires, qui se font une fois les trois mois, pour s’enquérir de la vie quotidienne de la population afin de connaître ses défis et doléances, mais aussi ses avis et suggestions quant à la bonne gouvernance dans le vécu quotidien. Il a rappelé à l’assemblée présente que le Burundi est actuellement en pleine période de lutte contre la pauvreté et que la part de tout un chacun est nécessaire pour que le développement communautaire et intégré soit une réalité à Ruyigi et dans le reste du pays. Il a précisé que le respect de la loi et du secret professionnel, l’engouement et l’amour au travail, se fixer des objectifs à atteindre dans la vie, la redevabilité des responsables et la crédibilité au travail sont les maîtres-mots du gouvernement responsable et laborieux. « Il n’est plus possible de se cacher derrière les partis politiques ou ethniques pour exploiter la population », a-t-il martelé.

Le président du Sénat a, par ailleurs, appelé toute la population de Ruyigi à répondre massivement à l’activité d’actualité concernant la recherche des fosses communes des victimes des événements sanglants de 1972. « L’objectif n’est pas d’attiser la haine au sein des différentes communautés de la population burundaise, mais de connaître la vérité de ce qui s’est passé pour que de tels actes de tueries horribles ne se reproduisent plus dans l’avenir », a-t-il souligné. Il a ainsi encouragé toutes les personnes qui connaissent la vérité, les victimes et/ou celles qui auraient participé de près ou de loin à ces douloureux et tristes événements, à donner leurs témoignages et ainsi éclairer l’opinion pour que la Commission vérité et réconciliation puisse mettre la vérité à jour.

Un fait du jour qui a marqué plus d’un esprit au moment même de cette réunion a été cette occasion qui a été donnée à deux anciens administrateurs des communes Bweru et Ruyigi pendant la période des massacres d’avril 1972 pour donner un témoignage vivant du déroulement de cette tragédie dans leurs communes respectives. Les deux se sont accordés sur le fait que des ordres venaient d’un échelon plus haut placé, au niveau de l’administration civile et militaire, et que tout semblait suivre un plan minutieux et que les contrevenants, tant civils que militaires, étaient sérieusement sanctionnés, et même assassinés. Ces anciens administrateurs communaux ont, par ailleurs, regretté publiquement le fait que toute une partie de la population les considère et les pointe du doigt comme étant des bourreaux et assassins de leurs familles. Ils ont demandé pardon pour tout ce qu’ils n’ont pas su et pu donner une part active pour terminer cette ignoble tragédie.

M. Sinzohagera a empêché les victimes de ces événements à ne pas globaliser et mettre dans le même sac les gens qui ne partagent pas la même appartenance politique comme étant des ennemis à abattre. Il les a plutôt appelés à profiter de cette période pour vivre une ère novelle basée sur la vérité, la compréhension et la tolérance politique puisque, a-t-il signalé, ce n’est pas telle ou telle autre ethnie ou communauté qui tue, mais plutôt une mauvaise gouvernance.