BUJUMBURA, 20 sept (ABP) – La mairie de Bujumbura a, à travers une entreprise chinoise, Sinohydro Tianjin, et sous financement de la Banque africaine de développement (BAD), installé depuis 2017 des feux tricolores sur environ 18 carrefours de la ville de Bujumbura, la capitale économique.
A cette époque, c’était un ouf de soulagement pour les usagers de la route qui suggéraient qu’il fallait également que ces feux soient installés dans d’autres villes, telles que Gitega, actuellement capitale politique, Rumonge et Ngozi, à cause de l’importance de ces feux tricolores dans la régulation de la circulation routière.
Dans cette perspective, l’ABP a dernièrement effectué une descente. Elle a fait le tour de la capitale afin de s’enquérir de l’état de ce dispositif, et le constat fut amer.
En effet, la quasi-totalité de ces feux tricolores est dysfonctionnel. Même ceux qui fonctionnent correctement le sont pendant deux heures de temps, et après c’est la paralysie totale. D’autres encore ont été cognés par des véhicules et n’ont pas été réparés ou remplacés.
Certains chauffeurs de taxis qui se sont exprimés sur nos micros ont fait savoir que le dysfonctionnement de ces feux tricolores constitue pour le moment la cause de certains cas d’accidents.
« Quand ces feux ne clignotent pas, les conducteurs de véhicules ne sont pas du tout attentifs aux piétons », ont-ils mentionné, tout en demandant la réparation de ce dispositif dans les meilleurs délais afin d’éviter le pire.
« Les chauffeurs ne nous donnent pas accès au passage. Ils nous sous estiment et nous considèrent comme des sans-valeur », se sont indignés des piétons rencontrés au niveau du rond-point situé en face de la place de l’indépendance, non loin de l’ancien building de la société de téléphonie mobile Leo.
« Nous venons de passer ici 6 minutes à attendre qu’un conducteur animé de bonne foi nous cède au moins le passage », ont-ils déploré. Ils estiment que c’est à cause du dysfonctionnement de ces régulateurs de la circulation routière que la situation se présente ainsi. Et de demander aux autorités de l’Office de l’urbanisme, de l’habitat et de la construction (OBUHA) d’agir le plus tôt possible pour assurer le bon fonctionnement de ce dispositif « combien important ».
A y regarder de plus près, ce ne sont pas seulement les piétons qui subissent, mais également les policiers.
« Les feux de circulation routière sont un dispositif qui permet la régulation du trafic routier, les véhicules et les piétons », a expliqué à l’ABP un agent de la police de roulage et de la circulation routière (PRCR).
Quand ils ne fonctionnent pas correctement, nous subissons, nous aussi, car nous sommes obligés de règlementer la circulation, et c’est un travail dur, surtout pendant les embouteillages ou les heures de pointe », a-t-il indiqué.
Par ailleurs, les coupures du courant électrique seraient à l’origine de tous les troubles, a-t-il poursuivi, précisant que les feux tricolores fonctionnent en grande partie grâce au courant de la REGIDESO.
Cependant des plaques solaires sont installés sur des poteaux supportant ces feux, et plus d’un peut se demander l’importance du courant de la REGIDESO dans ce mécanisme de fonctionnement.
« Ces plaques accumulent l’énergie pour une durée ne dépassant pas six heures de temps au-delà desquelles les batteries deviennent automatiquement faibles », a-t-il encore témoigné.
Signalons que la première installation des feux tricolores a eu lieu dans les années 90 et a abouti à l’échec, d’où plus d’un estiment que même la deuxième risque d’échouer si rien n’est fait dans le sens de la réparation.