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Vers la redynamisation de l’ONATEL

ByAdministrateur

Oct 7, 2021

BUJUMBURA, 4 oct (ABP) – Lors du Conseil des ministres tenu mercredi le 29 septembre 2021, la ministre de la Communication, des Technologies de l’Information et des Médias, Mme Marie Chantal Nijimbere, a présenté une   note sur la situation de l’Office National des Télécommunications (ONATEL) et propositions des mesures de redressement.

Elle a d’abord rappelé que l’ONATEL a été créé en 1979 et que l’Etat du Burundi est le seul actionnaire. L’ONATEL exploite trois lignes de production à savoir le réseau de téléphonie fixe depuis 1979, le réseau mobile depuis 2005 ainsi que le réseau internet et la transmission des données depuis 2003. Au départ, l’ONATEL jouissait d’un monopole et ce n’est qu’en 1997 que le secteur a été libéralisé.

          Vue partielle des membres du gouvernement

Depuis lors, il fait face à une compétition des autres opérateurs dans le domaine des télécommunications. Elle a signalé que l’ONATEL détient des titres et actions dans les sociétés et institutions financières locales et internationales dont la valeur se chiffre à plus de 47 milliards de FBu.

Mais actuellement, l’ONATEL fait face à des défis liés à son cadre légal, son management, des défis techniques, des défis liés aux financements ainsi que ceux liés à la gestion des projets (ONAMOB, Réseau Métropolitain à Fibre Optique). Cette note fait des propositions pour améliorer la situation de l’ONATEL.

En tant qu’entreprise publique, l’ONATEL doit conduire son développement sur les cinq années à venir selon des axes qu’elle a proposés.

Premièrement, il faut la revalorisation de la téléphonie fixe à travers notamment l’introduction du triple play où, dans une même ligne, se trouvent le téléphone, l’internet et les chaînes de télévision, et introduire aussi des appareils téléphoniques modernes permettant de rester joignables à un rayon d’au moins 200 mètres du lieu où le téléphone est installé.

En deuxième lieu, il s’agit du déploiement d’un réseau de boucle métropolitain par l’extension de la fibre optique dans les villes de Gitega et Ngozi.

En troisième lieu, il s’agit de l’optimisation du réseau ONAMOB par la couverture nationale en réseau de téléphonie mobile.

Il s’agit également de faire le redressement administratif et financier par notamment la mise en place des outils modernes et informatisés de gestion et de contrôle ainsi que le renouvellement progressif du personnel selon les besoins en compétences requises tout en maitrisant la masse salariale, sur un plan triennal de recrutement basé sur les départs.

Il faudra aussi la révision de la convention de crédit pour le financement du projet ONAMOB entre l’Etat du Burundi et la société HUAWEI.

Au cours des échanges sur les propositions de la note, le Conseil des ministres a, à son tour formulé des observations. Il a trouvé nécessaire de redresser le leadership de l’ONATEL pour qu’il soit capable de piloter les reformes à envisager, il faut autoriser l’ONATEL à recruter des ressources humaines techniquement compétentes mais dans les limites du budget disponible et recycler ceux qui peuvent l’être, identifier, parmi les titres et actions de l’ONATEL dans les institutions financières, ceux qui sont moins rentables et les vendre pour purger une partie de ses dettes. L’ONATEL doit également évaluer ses créances et procéder à leur recouvrement, chercher un cabinet d’audit externe pour faire le diagnostic général de l’ONATEL et proposer des mesures de redressement. Le même audit va montrer comment le crédit contracté par l’Etat du Burundi a été utilisé par la société HUAWEI. Il faut vérifier si le crédit que l’Etat a contracté auprès de la Chine pour la redynamisation de l’ONAMOB n’est pas assuré. Il a trouvé aussi nécessaire de chercher les moyens pour moderniser la téléphonie fixe à travers notamment l’introduction du triple play où dans une même ligne se trouvent le téléphone, l’internet et les chaines de télévision. Pour les produits de même qualité chez l’ONATEL et les opérateurs privés, les institutions publiques devraient être amenées à privilégier les produits de l’ONATEL.

Le patrimoine de l’ONATEL doit être identifié, valorisé et rentabilisé. Les sociétés ONATEL et BBS (Burundi Back Bone) ne doivent pas se concurrencer. Il faut ramener chacune à opérer dans le cadre de ses missions.

Le ministère de tutelle en collaboration avec les services de la primature va élaborer une feuille de route pour la mise en œuvre de ces recommandations.