BUJUMBURA, 12 oct (ABP) – Le centre d’observation, de diagnostic et de rééducation des enfants en difficultés d’apprentissage (ORTHOP) a déjà consulté 145 enfants souffrant des difficultés d’apprentissage de diverses catégories depuis sa création en 2002, a-t-on appris ce lundi 11 octobre 2021 du directeur dudit centre, le professeur Joseph Ndayisaba.
Parmi les diagnostics réalisés dans ce centre, le professeur Ndayisaba a cité des cas d’enfants qui souffrent d’immaturité scolaire, c’est-à-dire des enfants scolarisés sans avoir la maturité suffisante pour affronter les apprentissages. Ce sont des enfants qui apprennent des choses qui dépassent leurs capacités, qui se fatiguent rapidement et finissent par se décourager. Ces enfants obtiennent de très mauvais résultats dès l’école maternelle et en 1ère année. Ces derniers représentent 19% des enfants déjà consultés par ce centre, a précisé l’orthopédagogue Ndayisaba.
La 2ème catégorie d’enfants en difficultés d’apprentissage est constituée par ceux souffrant de diverses déficiences mentales, qui représentent 29% des cas. Ce sont des enfants qui ont besoin de méthodes d’apprentissage spécifiques.
En général, ce sont des enfants qui ont connu des retards dans l’acquisition des différentes fonctions comme la station assise, la marche, la parole… Le centre a consulté aussi des enfants en situation de refus de scolarisation pour diverses raisons.
En effet, a précisé le professeur Ndayisaba, certains enfants refusent de se séparer des parents, refusent d’affronter un enseignant qu’il trouve méchant après lui avoir tapé dessus ou invectivé, ou des camarades de classe qui commettent des violences ou des chantages à son égard. Ces derniers représentent 17 % des enfants consultés par ce centre.
L’autre catégorie d’enfants consultés par ce centre est celle des enfants traumatisés soit parce qu’ils ont perdu un ou des parents, un frère ou une sœur, ou à la suite de violences entre parents etc.
Ces enfants ont besoin d’être pris en charge pendant un temps assez long pour réduire les effets de ce traumatisme.
En effet, le stress qu’ils éprouvent les empêche de se concentrer sur les apprentissages, a précisé le professeur.
Les autres catégories d’enfants déjà consultés par ledit centre sont des enfants dyslexiques. C’est-à-dire des enfants qui éprouvent des difficultés à apprendre à lire et à écrire. En écrivant, ils ont des confusions, des inversions de lettres, leurs cahiers sont pleins de ratures… La dyslexie peut être rééduquée si elle est diagnostiquée suffisamment tôt, en début de scolarité. Ces derniers représentent 8% des cas consultés.
Le centre d’ORTHOP dispose des outils de diagnostic (jouets, tests, matériels audio et vidéo…), et d’un spécialiste pour réaliser les diagnostics. Un personnel est recruté temporellement en cas de nécessité pour ce qui concerne les rééducations. Il faut noter aussi que le centre constitue un outil d’apprentissage pour les étudiants de la filière « éducation spéciale de la faculté de psychologie et des sciences de l’éducation, qui y effectuent des visites dans le cadre des cours dispensés par le professeur Ndayisaba.
En plus de ce service de diagnostic d’enfants en difficultés, le centre rend d’autres services dont la formation des enseignants (déjà réalisée à Ruyigi, à l’école Indépendante, au Lycée d’Ijenda…).
Le Burundi compte actuellement deux spécialistes orthopédagogues dont le professeur Joseph Ndayisaba et un autre qui travaille dans une organisation internationale à l’étranger.