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Analyse et adoption du rapport d’étape de la Commission vérité et réconciliation (CVR) 2021

ByAdministrateur

Déc 22, 2021

BUJUMBURA, 21 déc (ABP) – Les deux chambres du parlement ont analysé et adopté, lundi le 20 décembre 2021, au palais des congrès de Kigobe, le rapport d’étape de la Commission vérité et réconciliation (CVR) 2021.

Dans son exposé de motif, le président de la CVR, M. Pierre Claver Ndayicariye a indiqué que les membres de la CVR ont pris l’option d’enquête profonde sur les violations massives des droits de l’homme commises au cours de l’année 1972.

Au cours des années 2020 et 2021, la CVR a principalement mené ses investigations dans les dix provinces du pays. Il s’agit des provinces de Gitega, Karusi, Rumonge, Makamba, Bururi, Muyinga, Kirundo, Bujumbura Mairie, Muramvya et Mwaro, a précisé le président de la CVR.

M Ndayicariye a affirmé que, dans l’ensemble, la CVR a auditionné 986 personnes de ces provinces et a exhumé 19 897 victimes dans 190 fosses communes vérifiées, confirmées et exhumées de la crise de 1972.

A cet effet, a-t-il ajouté, la CVR a eu une chance extraordinaire de trouver des témoins privilégiés qui ont accepté de parler à cœur ouvert, signalant que l’âge des interlocuteurs varie entre 60 ans et 95 ans, et ce sont des hommes et femmes, qui ont vécu dans leurs chairs, les atrocités de l’époque.

                                                                                                                Vue partielle des parlementaires à l’hémicycle de Kigobe

En plus, le président de la CVR a remercié toutes les personnes et toutes les institutions qui lui ont prêté main forte et ceux qui l’ont informé à ce jour, ajoutant qu’elles ont contribué à faire la lumière sur les violences massives, qui ont endeuillé le pays en 1972.

S’agissant de la typologie des violences des droits humains et leur qualification, le président de la CVR a expliqué aux parlementaires réunis en congrès, que les recherches de la CVR classent les victimes des tueries de 1972-1973 en plusieurs catégories.

Selon M. Ndayicariye, il y a les victimes monarchistes, les bahutu et batutsi, les victimes de l’insurrection des bahutu dans le sud du pays, les dignitaires et hauts cadres bahutu, les fonctionnaires bahutu, fœtus et enfants bahutu et les rapatriés bahutu en provenance de l’Ouganda et de la Tanzanie.

Il a également indiqué qu’au cours de l’exercice 2021, la CVR procède à la qualification des crimes commis au Burundi en 1972-1973, précisant que le processus de qualification a été mûri. Il est alimenté par les résultats des exhumations déjà faites dans les différentes provinces du pays, les résultats des auditions, des témoins dans les mêmes provinces, les différentes archives de l’administration burundaise et les autres sources documentaires déjà collectées par la CVR, a-t-il martelé.

Le président de la Commission vérité et réconciliation a en outre souligné que dans cette démarche de qualification, la CVR a également interrogé des experts juristes, historiens et des psychologues pour évaluer les dégâts causés par les violations massives et graves des droits humains, violations commises contre la communauté nationale en générale et contre les citoyens du groupe ethnique des bahutu en particulier.

Après les échanges sur ce rapport, les parlementaires réunis en congrès l’ont adopté à l’unanimité et ont demandé à la CVR, d’organiser des rencontres au niveau interne et externe, pour vulgariser les résultats du rapport de l’étape de l’exercice 2021.

Ils ont également exhorté le gouvernement de la République du Burundi, de fixer une journée nationale de commémoration du génocide commis contre les bahutu du Burundi en 1972-1973, tout en l’invitant à demander officiellement le pardon, au nom de la nation burundaise, à toutes les familles éprouvées en vue d’une réconciliation durable.