BUJUMBURA, 24 déc (ABP) – Dans le cadre du projet « FUNGUA NJIA » (ouvrez les frontières), qui vise la promotion du commerce frontalier au Burundi, la compétitivité des entreprises burundaises ainsi que l’éducation du libre-échange, l’organisation Centre for Development and Enterprises (CDE), a organisé le jeudi 23 décembre 2021 à Bujumbura un atelier de présentation d’une analyse intitulé « ouverture commerciale : facteur d’attractivité des investissements directs étrangers au Burundi » commandité au près d’un expert.
Dans une allocution de circonstance, le Directeur exécutif du CDE M. Aimable Manirakiza a fait savoir que l’économie burundaise repose principalement sur le secteur primaire. En effet, selon le Plan National de Développement du Burundi (PND 2018-2027), l’agriculture contribue à hauteur de 39,6 % au Produit intérieur brut (PIB) et offre 84% d’emplois. L’élevage, quant à lui, compte pour 19% du PIB agricole et 4% du PIB total et le reste revient aux secteurs secondaire et tertiaire, a-t-il ajouté. Selon M. Manirakiza, si depuis son indépendance, le Burundi a conçu et mis en œuvre des stratégies de développement socio-économique, force est de constater que des défis subsistent au niveau du développement tels le problème crucial du chômage, les faibles revenus des ménages, une économie moins diversifiée et moins compétitivité et une insuffisance d’infrastructures capables de soutenir la production, etc. C’est pourquoi la place du Burundi dans les différents classements mondiaux reste moins brillante.
Manarakiza a indiqué qu’au niveau des affaires le Burundi occupait la 166ème place sur 190 économies(pays) en 2012. Au niveau de la liberté économique il occupait la 157ème place sur 180 en 2018 et la 165ème place sur 180 en 2019, a-t-il ajouté. Quant à l’indice développement humain, le Burundi occupait la 185ème place sur 189 économies évaluées par le Doing business en 2018, a-t-il poursuivi.
Selon lui, l’impact négatif de tous ces rapports sur l’économie nationale est observé avec la baisse des investissements directs étrangers dans le pays. Face à de tels obstacles et afin de trouver des solutions locales à ces défis, a-t-il prévenu les différents acteurs du développement du Burundi et l’opinion publique devraient sans cesse s’asseoir ensemble pour identifier les réformes économiques appropriées mais également être informé sur les propositions de réformes efficaces et mesurables à long terme.
Lors de la présentation proprement dite de l’analyse, M. Kelvin Ndihokubwayo un expert qui l’a présentée a fait savoir que l’ouverture commerciale d’un pays traduit l’intensité de ses relations avec le reste du monde, et par ricochet, ne fait qu’attirer les investissements directs étrangers. Pour y arriver, un bon environnement juridique (code des investissements), des politiques économiques libérales, la réduction des barrières tarifaires et non-tarifaires, sans oublier les conditions de production les plus attractifs qui sont incontournables.
Selon toujours l’expert, le Burundi n’est pas en reste d’où via des accords bilatéraux et des hommes d’affaires sur l’investissement, le pays prend des mesures de plus en plus ciblées dans le but d’attirer des capitaux étrangers, et cela, pour plusieurs raisons en l’occurrence la réduction du taux de chômage par la création d’emplois, faire baisser le déficit de la balance commerciale en renforçant les exportations. Il y a également l’augmentation les réserves en devises, la contribution au développement industriel mais aussi et surtout le renforcement de l’attractivité territoriale du pays, et les effets de débordements qu’ils engendrent sur les entreprises.
Revenant sur l’état des lieux des Investissements directs étrangers au Burundi (IDEs) l’expert a fait savoir qu’en 2020, les entrées d’IDE au Burundi étaient assez limitées, s’établissant à un montant de 1 million USD respectivement en 2018 et 1 million USD en 2019. En 2020, les entrées d’IDE au Burundi ont connu une légère augmentation, passant de 1 million USD en 2019 à 6 millions USD, malgré la crise économique mondiale déclenchée par la pandémie de Covid-19. Le stock total d’IDE s’élevait à 231 millions en 2017, à 226,7 millions en 2018, à 227,7 millions d’USD en 2019 et à 233,8 millions USD en 2020.
Ndihokubwayo estime qu’avec ces chiffres, le Burundi enregistre le plus faible taux de flux d’investissements directs étrangers par rapport aux autres pays de la sous-région.