BUJUMBURA, 7 jan (ABP) – « Plus de 2.700 détenus ont été libérés par la grâce présidentielle. Suite aux nouvelles directives que le Gouvernement responsable a tracées, nous suivons de près le comportement des détenus pour analyser les cas de ceux qui affichent un comportement irréprochable et seraient ainsi éligibles à la libération conditionnelle ».
Ce sont les propos du Président de la République, Evariste Ndayishimiye, s’adressant au peuple Burundais, à l’occasion du nouvel an. Le Président de la République a insisté sur la nécessité de la réforme du secteur de la justice, indiquant que le gouvernement est préoccupé par la recherche « des solutions aux plaintes des citoyens », relevant qu’il a été remarqué « beaucoup d’incohérences », dans ce secteur.
Lacunes liées entre autres aux grognes provoquées par les manquements graves de certains magistrats à leur mission, selon le président de la République. Pour le Président de la République, ce secteur est fondé sur des bases solides ; « des lacunes ne s’observant que parmi certains magistrats qui font impunément ce que bon leur semble ».
Faisant le constat, que beaucoup de litiges au sein de la communauté sont des conflits fonciers, il a annoncé pour bientôt, l’élection des conseils des notables sur les collines pour le renforcement des juridictions communautaires de proximité plus efficace dans le traitement de pareils litiges. Ces conseils seront soutenus par des experts pour enquêter et faire triompher la justice.
Le président de la République s’est dit réjouis qu’une instance a été mise en place, auprès de laquelle les citoyens qui sont victimes de l’injustice des magistrats pourront faire recours. Néanmoins, constatant que certains sont de mauvaise foi en acceptant pas des jugements rendus, Evariste Ndayishimiye a interpellé à ne pas soumettre de mensonges à cette instance. Il a par ailleurs indiqué qu’il a été révisé « des lois et des articles de lois qui ne répondaient plus aux réalités du moment et la mise en exécution des jugements rendus et ceci redonne l’espoir aux citoyens burundais ». Le président de la République a interpellé les procureurs à libérer les détenus « qui ne sont pas condamnées pour des crimes de meurtres ou de violences sexuelles afin de leur permettre de comparaître en état de liberté provisoire ».
Dans ce même secteur, le Président de la République a indiqué qu’il a été constaté que le pays paie les pots cassés de certains qui détournent les biens de l’Etat, expropriant des gens de leurs terres et bâtiments, subtilisent les biens de la population. A ce propos, il a interpellé les procureurs à la défense des intérêts du pays et des citoyens en sanctionnant les responsables « car la responsabilité est individuelle ». Tout en veillant à la restitution des biens volés. Le président de la République a fait l’annonce que ce travail est en train d’être réalisé malgré que les burundais n’y étaient pas habitués.
En matière de justice transitionnelle, il a constaté que « les citoyens apprécient le pas franchi par les commissions de la CVR et du CNTB dans leurs activités. Plusieurs ont volontairement accepté de témoigner sur leurs agissements du passé ou sur ce qu’ils ont vu ». Le Président de la République a saisi l’occasion, en tranquillisant la population que « personne ne sera puni pour un préjudice commis par d’autres personnes même si ce sont ses parents. De même, il n’y aura plus de sanctions collectives ».