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Clôture de la retraite préparatoire des Etats généraux de la communication et des médias

ByAdministrateur

Jan 17, 2022

RUTANA, 15 jan (ABP) – La retraite préparatoire des Etats généraux de la communication et des médias (EGCM) qui se tenait depuis jeudi au chef-lieu de la province Rutana (sud-est du Burundi) a été clôturée vendredi par la formulation d’une série de recommandations, a-t-on constaté sur place.

Au cours de cette retraite qui a rassemblé les professionnels des médias, la première présentation était axée sur l’historique de la réforme de la loi régissant la presse au Burundi exposée par le consultant Gérard Ntahe. Là, les participants ont beaucoup insisté sur certaines recommandations qui restent d’actualité, dont l’amélioration des conditions de vie et de travail des journalistes pour leur éviter de tomber dans le piège d’achat de conscience et de non-respect de la déontologie journalistique.

                                                                                                                   Vue partielle des participants à la retraite

Ils ont, à cet effet, évoqué la nécessité des formations et des séances de renforcement de capacités pour remédier aux fautes professionnelles souvent commises par les journalistes telles que la publication des images et des vidéos choquantes ainsi que la diffusion de la musique dont le contenu est contraire aux mœurs burundaises.

A son tour, le vice-président du Conseil national de la communication a présenté les grandes fautes commises par les médias entre 2011-2021. De façon globale, il a précisé que beaucoup de fautes professionnelles ont été commises par les médias nationaux et étrangers émettant sur le territoire national burundais de 2011 à 2021. Il est également revenu sur la particularité de l’année 2015 qui a connu des manifestations insurrectionnelles non autorisées contre la candidature de feu président Pierre Nkurunziza aux présidentielles ayant abouti au coup d’Etat manqué du 13 mai 2015.

Pour le vice-président du CNC, les dérapages commis au cours de cette année-là ont été très nombreux. Il a souligné que certains médias ont travaillé en synergie en s’adonnant même à la couverture médiatique en direct des manifestations illégales, ce qui a constitué une solidarité négative. Pour faire face à la situation, a-t-il indiqué, le CNC a programmé et exécuté des descentes dans les médias pour ramener à l’ordre ceux qui s’étaient montrés défaillants afin de se ressaisir.

M. Kaganda a tenu à rappeler que tous les médias sous sanctions ne sont pas restés dans cette situation tout en précisant que certains médias ont été rouverts et les échanges continuent pour d’autres. Le vice-président du CNC a demandé aux uns et aux autres de travailler professionnellement et de façon responsable afin d’éviter autant que faire se peut les dérapages qui ont été commis au cours de la période de 2011 à 2021.

Du côté des recommandations, les participants à la retraite préparatoire des Etats généraux de la communication ont demandé au gouvernement burundais de veiller à ce que les conditions exigées pour l’exploitation d’un médium soient remplies et de s’assurer de la gestion transparente de celui-ci, de fixer le barème salarial du journaliste pour lui permettre de ne pas être tenté par l’achat de conscience et d’éviter le militantisme. Il faut aussi multiplier les séances de formation et de renforcement des capacités des journalistes, d’autant plus que les médias naissent du jour au jour et de mettre en place les antennes régionales du CNC.

Ils ont également proposé au gouvernement burundais de déterminer le statut juridique des médias et des journalistes pour faire face à l’émergence des médias et des journalistes exerçant sans être légalement reconnus et de mettre sur pied un organe en charge de l’homologation de la musique et des films produits au Burundi en vue du respect des mœurs burundaises du point de vue de leur contenu.

Les médias et les professionnels des médias se sont, quant à eux, engagés à faire l’autocensure avant la publication d’une information, à exercer leur métier de façon professionnelle en évitant de publier des informations qui portent atteinte à l’éthique professionnelle et aux coutumes et mœurs des burundais. Ils se sont aussi engagés à mettre en l’honneur l’image du pays, à dénoncer quiconque s’autoproclame journaliste et à tenir compte de la dimension genre dans les émissions et publications.