BUJUMBURA, 21 fév (ABP) – Le président de la République du Burundi, M. Evariste Ndayishimiye, est rentré dimanche le 20 février 2022 d’une mission de travail au royaume de Belgique où il a participé au 6ème Sommet Union européenne (UE)-Union africaine (UA) qui a eu lieu du 17 au 18 février 2022 à Bruxelles, a constaté l’ABP sur place.
Au cours d’une interview accordée à la presse, le président Ndayishimiye a indiqué que cette mission de travail a été couronnée de succès et a été structurée en deux étapes à savoir la participation au 6ème Sommet UE-UA en premier lieu, et le renforcement des liens d’amitié entre les pays sans oublier le partage de leurs expériences dans plusieurs domaines.
Il a signalé avoir participé dans deux tables rondes principales et a eu l’occasion de donner son intervention.
Quant à la première table ronde, les chefs d’Etat des pays membres de l’UE et ceux de l’UA ont échangé sur la paix et la sécurité ainsi que la bonne gouvernance. Ils ont déploré qu’il y ait toujours des groupes terroristes notamment dans la région de Sahel, en Afrique centrale et australe. Mais ils ont apprécié la solidarité des peuples en matière de lutte contre le terrorisme international et l’extrémisme violent, a-t-il souligné.
Au cours de la deuxième table ronde qui s’articulait sur l’agriculture et le développement durable, le président de la République a fait savoir qu’il a partagé avec ses homologues les progrès du Burundi dans le secteur agricole et dans la lutte contre la faim et la malnutrition. Il s’est réjoui d’avoir choisi ce thème car, a-t-il expliqué, c’est un sujet intéressant au sein de l’UA pour cette année et qu’au Burundi, l’année 2022 est déjà dédiée à l’agriculture.
Le chef de l’Etat a fait remarquer que le 6ème Sommet UE-UA lui a été une occasion de rencontrer d’autres chefs d’Etat et de gouvernement pour échanger sur la situation des relations de coopération entre leurs pays au niveau bilatéral. Il a précisé qu’il a eu un entretien très riche et fructueux avec le président du Conseil européen où ils se sont convenus de renforcer le dialogue pour qu’il n’y ait plus de divergence dans leurs relations, d’où ils ont même échangé leurs numéros de téléphone pour une communication régulière chaque fois que de besoin.
Il a également signalé avoir rencontré le commissaire chargé du partenariat Europe-Afrique qui lui a révélé que l’UE est déterminée à accompagner le Burundi dans ce processus de développement. Ainsi, l’UE a prévu un paquet de 214 millions de dollars dont 20 millions de dollars sont destinés à la protection de la biodiversité dans la plaine de la Rusizi, tandis que le reste sera utilisé dans les domaines de l’énergie, l’éducation, la santé, l’agriculture et l’élevage, a-t-il expliqué.
Il a aussi indiqué que le Sommet a été une occasion de remercier la sous-région pour sa solidarité, et plus particulièrement le président du Kenya, M. Uhuru Kenyatta pour son implication personnelle pour la levée des sanctions contre le Burundi, le président de la République unie de Tanzanie ainsi que le représentant de l’UE au Burundi, M. Claude Bochu.
Le président de la République du Burundi a fait savoir que, après cette mission de travail, il a rencontré les Burundais vivant au royaume de Belgique et ses environs pour leur partager la situation qui prévaut dans leur pays natal. Il s’est réjoui de la participation active et positive, toutes les composantes de la société confondues, ce qui lui a valu de confirmer que les Burundais ont finalement changé d’esprit.
Par contre, le président Ndayishimiye a fustigé le comportement de certains Burundais qui ont manifesté contre la levée des sanctions économiques que l’UE avait prise en 2016 contre le Burundi, surtout que le mobilisateur d’environ une vingtaine de manifestants qui sont allés souiller le Burundi devant la communauté internationale, est un membre du parti CNL.
« Imaginez-vous un parti agréé qui travaille officiellement, qui se joint à un groupe terroriste et qui mobilise les Burundais à manifester contre leur pays », a-t-il déploré avant d’interpeller les leaders des partis politiques à privilégier la voie du dialogue, à organiser leurs manifestations au Burundi et à mobiliser leurs membres à l’amour patriotique.