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BUJUMBURA, 4 mars (ABP) – L’information économique se présente comme un bien utile et public dans le développement d’un pays, a-t-on appris mardi le 1er mars 2022 à Bujumbura, du consultant Désiré Nimubona, dans une présentation qu’il a faite sur le rôle des médias dans le développement économique du Burundi, lors du lancement des activités du Réseau des journalistes économiques du Burundi (REJEBU).

Lors de son exposé, M. Nimubona a précisé que le journalisme en soit se présente comme une science sociale et que le journalisme économique est plutôt un travail qui demande beaucoup plus de précision dont le chiffre. Selon lui, un journaliste économique doit connaître la situation économique de son pays, sa province, ou toute autre entité qu’il doit suivre du jour au lendemain.

Nimubona n’a pas oublié de mentionner qu’au Burundi, il est encore très tôt pour dire que tel journaliste traite les questions économiques. La cause étant le manque de certaines compétences. Selon ce consultant, au Burundi, il est difficile pour certains journalistes de traiter des questions économiques, de trouver des termes clairs pour décrire des faits sur terrain, faire des enquêtes approfondies dans des sociétés privées ou à participation étatique.

Il a souligné que les causes en général sont le refus des sociétés de donner des informations ou de coopérer avec les journalistes ou tout simplement le manque de connaissance en ce qui est des techniques journalistiques de base et économiques en même temps. Malgré cela, il a signalé que l’information est un bien public. Son usage est plutôt bénéfique pour le pays, lors des plans d’investissement des étrangers, pour l’investissement direct étranger ou autre forme d’investissement.

Au Burundi, pour avoir des sujets ou de l’information économique, les journalistes doivent couvrir l’inflation, c’est-à-dire, la publication mensuelle faite par l’ISTEEBU et qui permet aux consommateurs de l’information de savoir la situation des prix des denrées de première nécessité dont les vivres, les boissons alcoolisées ou pas.  On peut aussi garder de l’œil à la banque centrale en tant que journaliste économique, expliquant que les investisseurs aiment savoir la position de la monnaie locale par rapport à la monnaie étrangère, la situation des exportations, des importations, des exonérations, le cours de change journalier, la politique monétaire et l’inclusion financière.

Il a ajouté qu’il faut couvrir des sujets en rapport avec les banques, les institutions de micro finance, les transactions électroniques, les ministères dont celui des Finances, du Budget et de la Coopération au développement, le ministère de l’Agriculture, celui des Mines, celui du Commerce, celui des TIC et autres. Les investissements enregistrés au pays dans une période donnée doivent aussi être traités comme une information économique.

Nimubona a évoqué certains défis qui bloquent l’accès à l’information économique. Il a cité le manque d’ouverture ou d’accès à certaines informations, manque de bourse expliquant qu’il n’y a pas de marché boursier (stock exchange)  au Burundi, ce qui limite aux journalistes l’accès au terminal boursier.  Il a ajouté le manque de formation adéquate des journalistes, manque de confiance de la part des personnes ressources, les clichés collés aux journalistes en général et aux journalistes économiques en particulier et certaines institutions qui veulent que l’on parle moins de leurs activités.

Le consultant a émis certaines recommandations. Aux journalistes, il les a invité à entrer dans les détails de l’information économique avant sa publication, donner des informations précises accompagnées par des chiffres, se former chaque fois sur des domaines économiques variées, lire les rapports des grandes institutions financières dont la Banque mondiale (BM), la Banque africaine de développement ( BAD), la Banque de la République du Burundi ( BRB ) et autres institutions.

Au gouvernement et aux autres sources d’information, il leur a recommandé d’ouvrir les portes aux médias qui cherchent de l’information précise, appliquer la transparence des opérations, être disponibles chaque fois que l’on a besoin d’eux, organiser des rendez-vous avec la presse et comprendre  le rôle de la presse dans le développement d’un pays.