BUJUMBURA, 28 mars (ABP) – A l’occasion du congrès annuel pédiatrique organisé par l’association Burundaise de pédiatrie (ABUPED) vendredi le 25 mars 2022 à Bujumbura, Dr Léopold Barutwanayo, pédiatre à Kira hospital (en commune Muha de la mairie de Bujumbura), a fait une présentation sur la diversification alimentaire chez l’enfant : les nouveaux concepts.
Dr Barutwanayo a précisé que la diversification alimentaire chez le nourrisson correspond à l’introduction d’une alimentation solide ou liquide autre que le lait maternel (ou lait infantile).
Il s’agit d’une période cruciale, a-t-il souligné, qui suscite beaucoup de questionnements et d’errance. Il n’a pas oublié de mentionner que les progrès de la recherche en matière de nutrition pédiatrique ont permis de changer certains concepts et abaisser notamment l’âge d’introduction de certains aliments réputés allergisants.
D’après Dr Barutwanayo, l’OMS recommande le début de la diversification à 6 mois, âge auquel, théoriquement, le maternel seul ne couvre plus les besoins nutritionnels du nourrisson. Il a ajouté que le lait maternel reste aussi une source importante d’énergie et de nutriments pour les enfants de 6 à 23 mois.
Ce professionnel de santé a fait savoir que la diversification peut être introduite dès 4 mois. Elle obéit à des principes généraux : textures des aliments, besoins nutritionnels, goûts de l’enfant et doit adapter la texture des aliments au développement psychomoteur et aux capacités masticatoires de l’enfant.
Des principes directeurs ont été édictés par l’OMS en vue d’une alimentation de complément adéquate dont poursuite de l’allaitement maternel jusqu’à 2 ans ou plus, respect des règles d’hygiène, augmentation progressive de la fréquence, de la quantité et de la consistance des repas, a-t-il ajouté.
Il a aussi indiqué que les purées lisses et onctueuses sont introduites entre 4 et 6 mois, les purées granuleuses sont proposées vers 7-10 mois, puis les textures molles vers 10-12 mois. Les aliments durs mais solubles et fondants en bouche, peuvent être donnés vers 10- 12 mois. Selon Dr Barutwanayo, il faut veiller aux apports lipides des nourrissons, car les besoins lipides des nourrissons sont supérieurs à ceux des enfants plus grands, notamment en raison de leur développement cérébral.
Le pédiatre Barutwanayo a précisé que la diversification commence en général par les légumes et les fruits. Les purées sont préparées en mélangeant des légumes à autant de pommes de terre ou de féculents, cuits à l’eau, avec peu ou pas de sel. En cas de possibilité, il faudrait introduire viandes et poissons entre 4 et 6 mois, l’introduction d’arachide entre 4 et 6 mois diminue le risque d’allergie à la cacahuète.
Cependant, certains aliments sont déconseillés pendant la petite enfance, a annoncé le pédiatre. Il a cité que le miel est déconseillé avant que l’enfant n’atteigne une année, les fromages non pasteurisées, les viandes crues ou peu cuite avant 10 ans. Le lait de vache classique n’est pas adapté aux nourrissons de moins d’une année sur le plan nutritionnel. Il a aussi ajouté que beaucoup d’idées reçues sont actuellement remises en cause par la recherche, expliquant qu’il a été démontré que l’introduction précoce des aliments réputés allergisants dont les arachides, les œufs, sésame entre 4 et 6 mois, diminue le risque d’allergie alimentaire chez les enfants.