BUJUMBURA, 14 avr (ABP) – Le premier ministre Alain Guillaume Bunyoni a rencontré, mercredi le 13 avril 2022, les représentants des syndicats des travailleurs et des employeurs du Burundi dont la COSYBU, le SYNAPA, la COSSESONA, l’AEB.
Dans son allocution, le premier ministre a indiqué que l’objectif de ladite séance était d’évaluer l’état des lieux de la mise en œuvre des différentes recommandations émises par ces représentants des syndicats, lors d’une réunion avec le chef de l’État le 30/4/2021, la veille de la célébration de la journée internationale du travail, le 1er mai 2021.
A cette occasion, M.Bunyoni a accordé la parole à ces représentants des différents syndicats, pour rappeler les préoccupations soulevées l’année passée et émettre des propositions nouvelles pour les défis qui persistent encore afin que la prochaine célébration de la journée internationale du travail arrive dans un climat saint.
Deux représentants de la Confédération des syndicats du Burundi (COSYBU), un représentant de COSSESONA et deux représentants de l’Association des employeurs du Burundi (AEB) ont pris la parole successivement. Du côté positif, ils ont salué le pas déjà franchi par le gouvernement du Burundi par rapport à la mise en œuvre de la politique salariale équitable, arguant que toutes les parties prenantes ont été associées. Ces derniers ont profité de cette occasion pour demander au chef du gouvernement du Burundi, d’intervenir dans la plaidoirie pour la mise en place rapide des textes d’application de la politique salariale équitable.
Les représentants des syndicats ont aussi exprimé leur satisfaction par rapport aux réformes dans le domaine de la protection sociale. Ils ont cité la révision du code de la protection sociale visant à améliorer la pension de retraite. Dans ce même cadre, ils ont plaidé pour les retraités d’avant 2020 et pour la mise en place d’un fonds de pérennisation de ce projet.
Concernant les manquements qui se manifestent encore, les représentants des syndicats ont plaidé pour la mise en place d’une mutuelle de santé des entreprises privées, expliquant qu’il y a des entreprises privées qui ne cotisent pas ni pour la mutuelle de santé, ni pour la sécurité sociale à ses employés. Les syndicalistes ont, en outre, demandé au premier ministre de revoir la politique de redéploiement appliquée dans le secteur de l’éducation et de la santé, expliquant que les anciens redéployés qui ont laissé des familles dans l’ancien endroit du travail, sont remplacés par les nouveaux recrus, contrairement à ce que les syndicalistes s’étaient convenus avec les chargés de la mise en œuvre de cette politique de redéploiement dans lesdits secteurs.
Les représentants des syndicats ont aussi demandé au gouvernement du Burundi de faire son possible pour que la couverture maladie universelle soit effective dans tout le pays. Ils ont aussi suggéré au gouvernement du Burundi de soutenir et promouvoir le Comité national de dialogue social (CNDS), arguant que les gens n’ont pas la volonté d’aller demander l’intervention à la CNDS parce que, selon les syndicalistes, les décisions prises par ce comité ne sont pas prises en compte par le gouvernement. D’où certains considèrent cet organe comme incompétent.
Ils ont terminé en demandant au premier ministre d’inviter les différents ministères d’organiser de tels dialogues depuis les directions générales jusqu’aux ministères, pour que les petites questions des travailleurs trouvent solution même au bas niveau.
Le premier ministre a salué les idées sorties. Pour les textes d’application de la politique salariale, il a promis qu’il va faire tout son possible pour que ces derniers soient mis en place le plus rapidement possible. Pour la revalorisation des pensions, il a signalé que l’État va donner des directives pour que même les retraités d’avant 2020 en bénéficient quelque chose. La commission chargée d’étudier la faisabilité de cette politique est aussi invitée à s’asseoir avec les responsables du secteur privé pour voir comment appliquer cette dernière dans le secteur privé. Concernant la mutuelle de santé des entreprises privées, le fonds de pérennisation des pensions et le suivi de la mise en œuvre de la politique de redéploiement, le premier ministre a promis que le gouvernement va s’y pencher.
Pour la promotion du CNDS, le premier ministre a invité les travailleurs et les employeurs à contacter cet organe qui joue le rôle de facilitateur entre l’État, les travailleurs et les employeurs. Il a aussi précisé que le CNDS est compétent et est soutenu par le gouvernement ajoutant que ce dernier est en train de voir comment le doter de moyens suffisants pour bien accomplir sa tâche.
Ce chef du gouvernement a profité de cette occasion pour préciser qu’adéquation-formation- emploi est l’une des préoccupations du gouvernement.
Il a invité ces syndicalistes d’aimer le travail, augmenter la production, créer eux-mêmes les emplois et servir de modèle aux jeunes. Il a terminé en promettant que de tels dialogues seront organisés deux fois par an, à partir de l’année prochaine.