BUJUMBURA, 4 mai (ABP) – Le Burundi s’est joint au monde entier, le mardi 3 mai 2022, à la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse.
Selon l’assistant du ministre de la Communication, des Technologies de l’Information et des Médias, M. Thierry Kitamoya, cette célébration intervient au moment où le Burundi est bien côté sur la scène internationale depuis 2019.
Ainsi, selon Reporter Sans Frontière, en 2019, il était classé 160ème sur 200 pays en matière de liberté de la presse. Il a avancé de place pour devenir le 147ème en 2020, et le 107ème en 2021. Une référence qui, selon lui, pas très objective car, certaines actions entreprises par le gouvernement n’ont pas été prises en considération. Il s’agit de la réouverture en 2021 des médias qui étaient fermés et la multiplication du nombre de médias, a-t-il expliqué.
Par rapport au thème de cette année : « le journalisme sous l’emprise du numérique », M. Kitamoya, constate qu’avec « l’internet, le métier de journaliste qui était régi par des règles claires s’est ouvert aux amateurs ». Il a aussi fait savoir que certains journalistes aguerris tombent dans l’amateurisme, en voulant fournir des informations en temps réel sans recourir aux règles de vérification des faits.
Il a aussi souligné que le numérique n’est pas à rejeter non plus à idolâtrer. Il a invité les professionnels des médias à placer la barre très haut en matière de professionnalisme, en ces moments de l’usage du numérique.
La présidente du Conseil National de la Communication Mme Vestine Nahimana, a interpellé les professionnels à se réorganiser pour la redynamisation de l’Observatoire de la Presse au Burundi (OPB) qui reste en veilleuse depuis 2015. Un organe qui permettrait aux professionnels des médias de s’autoréguler pour anticiper sur le travail du CNC.
Pour l’année 2021, la présidente du CNC s’est félicitée que la majorité des organes de la presse ont fourni des efforts pour se conformer à la loi et privilégier l’intérêt national. Sauf quelques-uns qui traînent les pieds, a-t-elle indiqué. À ces derniers, elle a rappelé que la liberté de la presse repose sur le respect de la loi. Mme Nahimana a indiqué que le CNC reste à la disposition des responsables des médias afin qu’aucun organe de presse ne tombe dans l’erreur professionnelle.
La présidente de la maison de la presse, Mme Mireille Kanyange a fait savoir que la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse est une occasion pour les journalistes de s’auto-évaluer et de rappeler au gouvernement ses engagements par rapport à la liberté de la presse. C’est aussi une occasion de soutenir les journalistes et médias cibles de restrictions en matière de liberté de la presse, sans oublier d’honorer la mémoire des journalistes tués dans l’exercice de leur fonction, a-t-elle dit.
Mme Kanyange s’est félicitée que cette année, il y a eu moins de heurts entre journalistes et forces de l’ordre, ce qui démontre un sentiment partagé de compréhension mutuelle.
Par rapport au thème de cette année, elle a indiqué qu’il sera objet de réflexion, en mettant en lumière l’impact du numérique sur le journalisme, la liberté d’expression et la vie privée. Elle a lancé un appel au gouvernement afin d’alimenter le fond d’appui aux médias, pour renforcer leurs capacités techniques et matérielles.
La journée mondiale de la liberté de la presse est célébrée au moment où le journaliste n’est pas bien rémunéré de façon générale. La présidente de la maison de la presse a interpellé, les responsables des médias à revoir les conditions pécuniaires des journalistes, afin de les adapter au coût de la vie.
Aux partenaires techniques et financiers, elle a demandé de continuer d’appuyer les médias pour que les journalistes réalisent des contenus médiatiques de qualité. Mme Kanyange a encouragé les professionnels des médias à garder le même zèle dans le professionnalisme, en délivrant une information fiable, vérifiée et utile à la communauté.
Notons que les cérémonies ont été précédées par la remise et reprise entre la présidente entrante de la maison de la presse Mireille Kanyange et celle sortante Denise Mugugu.