BUJUMBURA, 15 juin (ABP) – Le vice-président de la République, M. Prosper Bazombanza a ouvert, mardi 14 juin 2022 à Bujumbura, au nom du président de la République, les états généraux de l’éducation, édition 2022 et ces assises dureront trois jours.
Lors de l’ouverture de cette rencontre qui a regroupé les partenaires publics et privés de l’éducation venant tant de l’intérieur du pays que de l’extérieur du pays, M. Bazombanza a indiqué que depuis 2010, le Burundi a initié une série de réformes, à savoir l’école fondamentale au niveau du primaire, l’école post-fondamentale au secondaire et le Baccalauréat-Master-Doctorat (BMD) au niveau de l’enseignement supérieur. Selon lui, ces réformes sont guidées par le fait que le gouvernement est conscient du rôle que l’éducation doit jouer pour le développement du capital humain dans la planification nationale. Or, a-t-il dit, la valorisation de ce capital est tributaire de l’éducation et de la formation, à travers un système éducatif cohérent et adapté aux réalités socioéconomiques du pays, de la région et du reste du monde, afin d’être à mesure d’influer sur les autres piliers du développement. C’est ainsi que le Plan national de développement 2018-2027 prévoit dans son axe 5, le renforcement du système éducatif et l’amélioration de la qualité de l’éducation et de l’offre de formation, pour fournir au pays le personnel qualifié et compétent dont il aura besoin dans les secteurs de la vie nationale.
Il a souligné que le système éducatif burundais est cependant marqué par la démotivation du personnel enseignant et la mauvaise qualité des prestations de certains enseignants. Aussi, a-t-il ajouté, l’on constate un problème fondamental qui réside dans le fait que le système éducatif et de formation est segmenté ; sans ancrage en amont et en aval avec les secteurs économiques et sociaux, ce qui explique le défi de l’employabilité des lauréats.
Il a également signalé la nécessité pour tout système éducatif, d’être constamment repensé pour promouvoir une éducation qui fait acquérir à l’individu des connaissances, des aptitudes et des attitudes lui permettant de comprendre son environnement, d’interagir avec lui, de poursuivre son éducation et sa formation au sein de la société et de participer plus activement au développement économique, social et culturel de celle-ci.
Il a invité les partenaires présents dans ces états généraux de trouver des solutions susceptibles de relever les défis ci-hauts cités et ceux relevés lors des états généraux préparatoires qui ont été organisés dans différentes régions du pays. Il s’agit en définitif de constituer un socle solide pour promouvoir la qualité dans tous les paliers de l’enseignement, en formant des citoyens capables de mettre en œuvre la vision du Burundi tel que définie dans le PND 2018-2022, a souligné le vice-président de la République.
Le ministre de l’Education nationale et de la Recherche scientifique, Dr François Havyarimana, a quant lui indiqué que suite aux défis relevés dans le secteur éducatif burundais, les thèmes à débattre dans ces états généraux ont été regroupés en huit points à savoir, la gestion des flux des élèves/étudiants et le management des ressources humaines dans le secteur éducatif burundais ; un thème qui traitera notamment de la gestion de la bourse et de la prêt-bourse, la problématique de restauration des étudiants et le remboursement de la prêt-bourse, les écoles d’excellence et les pôles d’excellence de l’enseignement supérieur, l’organisation des curricula face à l’employabilité des lauréats du système éducatif burundais. L’autre thème portera sur le pilotage du système éducatif burundais pour l’amélioration de la qualité de l’éducation dans le secteur public et privé. Ils échangeront également sur la gestion des infrastructures et équipements scolaires et académiques. Ce thème traitera la gestion des résidences universitaires en situation de prêt-bourse et des écoles à internat.
Les autres thèmes qui seront débattus dans ces assises, selon Dr Havyarimana sont la gestion de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, le développement de la recherche scientifique pour l’innovation et la contribution pour le développement du pays, le financement du secteur de l’éducation et un système éducatif porteur d’emploi et d’opportunités.
Les participants vont par ailleurs évaluer la mise en œuvre des recommandations des états généraux de 2014.
Un représentant du coordonnateur des systèmes des Nations Unies a également pris la parole au nom des partenaires financiers du secteur de l’éducation pour encourager le gouvernement du Burundi à aller de l’avant dans ses reformes éducatives. Il a réaffirmé le soutien des partenaires et a félicité le gouvernement pour avoir alloué au secteur de l’éducation 20% de son budget, ce qui prouve son intérêt à développer le capital humain.
Signalons que les états généraux de l’éducation ont drainé de nombreux participants venus de l’intérieur du pays, de l’étranger (CEA), les partenaires internationaux et nationaux, les syndicats, les confessions religieuses, les étudiants, les élèves, les parents, les cadres du ministère de l’Education nationale et de la Recherche scientifique, les représentants des universités privées et publiques et autres.