BUJUMBURA, 2 juil (ABP) – Le Conseil des ministres a analysé la stratégie de modernisation et d’opérationnalisation du Bureau burundais de normalisation et de contrôle de la qualité (BBN).
Le Burundi s’est doté, en 2018, d’un Plan national de développement qui constitue le cadre de référence de la politique économique de l’Etat. Dans le cadre de la contribution de sa mise en œuvre dans son axe qui vise à appuyer le secteur privé et public pour la promotion de l’exportation, la rationalisation des importations et la protection des consommateurs, une stratégie de modernisation et d’opérationnalisation du BBN, d’accréditation de ses laboratoires et de certification de ses services doit être mise sur pied. Elle vise à améliorer les analyses et le contrôle de la qualité. C’est dans cette perspective que cette stratégie a été élaborée en s’appuyant surtout sur l’état des lieux actuel ainsi que l’analyse des forces, des faiblesses, des opportunités et des menaces. C’est à partir de ces données que les objectifs, les activités stratégiques prioritaires et les résultats attendus pour la redynamisation du BBN ont été dégagés.
Les besoins dans l’immédiat en ressources humaines, en matériel et équipements ont été inventoriés. La vision de cette stratégie est qu’à l’horizon 2027, le BBN est doté des services certifiés et des laboratoires accrédités afin d’assurer la crédibilité et la compétitivité des produits certifiés sur les marchés national, régional et international, et permettre la protection des consommateurs. L’objectif global est de contribuer au développement socioéconomique du Burundi par l’augmentation de la compétitivité des produits locaux et la protection des consommateurs via le renforcement des services du BBN. Le plan d’action stratégique élaboré pour la modernisation et l’opérationnalisation du BBN sera exécuté sur trois ans, avec un budget estimatif de six millions de dollars américains.
Après échange et débat, la Stratégie a été adoptée avec comme recommandations de travailler en synergie avec les autres entités concernées par la certification et au besoin, mettre en place un seul laboratoire national multifonctionnel ; mettre en place des normes standards au niveau sanitaire, phytosanitaire, végétal et animal et s’assurer de leur mise en application , doter le BBN d’un personnel en effectif suffisant et compétent ainsi que du matériel nécessaire requis, procéder à une budgétisation par exercice budgétaire et exprimer le budget en francs burundais.
Le conseil a aussi étudié une note sur l’état de mise en œuvre du contrat de concession signé entre l’Etat du Burundi et la société de Projet « SARAKO Sprl ». Le gouvernement du Burundi a conclu un contrat de partenariat public-privé pour la conception, la construction, l’exploitation et la maintenance de deux centrales solaires de Bubanza (10 MW) et Gitega (10 MW) avec le groupement Tauber Solar Holding GmbH en joint-venture avec la Société SARAKO PVP Co. Ltd, en date du 14 septembre 2014. Par après, ce groupement a soumis des amendements au contrat signé notamment la cession du contrat de concession au groupement TS Mauritius GmbH et Sarako management (Africa) Ltd, actionnaire à la société de Projet « SARAKO Burundi Sprl » qui sera le nouveau concessionnaire, ainsi que sur certaines dispositions du contrat de concession. Après analyse de ces amendements, le gouvernement du Burundi a autorisé la cession du contrat de concession au nouveau concessionnaire, ainsi que la modification de certaines dispositions du contrat de concession. Malheureusement, le constat est qu’il y a un retard excessif et non justifié dans la mise en œuvre effective du contrat de concession, car la mise en service de ces deux centrales était de douze mois, période comptée à partir de la date d’approbation du contrat de concession.
Par ailleurs, l’exploitation de ce contrat de concession poserait des problèmes pour les raisons suivantes : le tarif de 0,25 USD par KWh est trop élevé si l’on se réfère à d’autres contrats énergétiques en cours d’exécution, la REGIDESO ne peut pas supporter ce tarif, l’exemption des taxes au concessionnaire viole la loi portant régime général des contrats de partenariat public-privé, le contrat ne prévoit pas le mécanisme de transfert de la centrale à la fin du contrat.
L’objectif de la note est de demander l’aval du Conseil des ministres pour procéder à la résiliation de ce contrat de concession pour libérer les sites à d’autres partenaires justifiant les moyens tant techniques que financiers pour la construction de ces deux centrales. A l’issue de l’analyse, le Conseil des ministres a recommandé de s’assurer que toutes les étapes et les mécanismes juridiques nécessaires pour résilier le contrat ont été respectés et a demandé que le dossier soit ramené en Conseil des ministres.