KAYANZA, 10 sept (ABP) – Les femmes de la province Kayanza (nord) ne répondent pas comme il faut à l’enregistrement de leurs propriétés dans le service foncier communal de Kayanza et l’antenne provinciale de la direction des titres fonciers et du cadastre national, suite aux coutumes et mœurs burundaises. Ce sont les propos des responsables de ces services qui demandent à l’administration d’intensifier les séances de sensibisation afin que les femmes changent de mentalités.
Comme le montre les données fournies par le service foncier de la commune Kayanza et l’antenne provinciale de la direction des titres fonciers et du cadastre national, les femmes de la province Kayanza ne répondent pas massivement à l’enregistrement de leurs propriétés foncières.
A titre illustratif, 37 sur 808 certificats fonciers produits, soit 4,57%, appartiennent aux femmes dont deux issues de la communauté Batwa. Une telle situation s’observe également à l’antenne provinciale de la direction des titres fonciers et du cadastre national du fait que depuis février 2021 que ce service est opérationnel en province Kayanza, sept femmes sur 111 hommes, soit 6,30%, se sont confiées à ce service.
Le responsable du service foncier communal à Kayanza, M. Dionise Nyandwi de même que le chef d’antenne provinciale de la direction des titres fonciers et du cadastre national, M. Olivier Bayubahe, estiment que le faible taux d’enregistrement des propriétés par les femmes trouve son origine dans les coutumes et mœurs burundaises. Ici, ils expliquent que les femmes qui parviennent même à s’acheter des propriétés foncières attribuent le titre d’ayant-droit à leurs maris ou à leurs fils. Cela étant, les femmes qui ont fait enregistrer leurs propriétés foncières dans le service foncier de la commune Kayanza pensent autrement.
A titre d’exemple, une certaine Générose Ciza de la colline Musave dit qu’avant l’enregistrement de ses propriétés foncières et le retrait des certificats fonciers, elle ne s’occupait que de l’agriculture suite aux moyens limités. « Après le retrait de mes certificats fonciers, je me suis confiée à la Coopérative d’Epargne et de Crédit (COOPEC) pour les hypothéquer et contracter des crédits pouvant me permettre de réaliser certains projets », témoigne-t-elle précisant qu’elle a mis en place un restaurant qui a déjà produit des fruits. Sur fond du pas qu’elle a déjà franchi, Mme Ciza demande à ses paires de changer de mentalités en faisant enregistrer leurs propriétés foncières dans le service foncier communal ou dans le service des titres fonciers afin de bénéficier des certificats fonciers ou des titres fonciers à hypothéquer dans les banques ou microfinances pour contracter des crédits.
Un tel appel a été également lancé par une certaine Janvière Ndayizeye de la colline Kirema toujours en commune Kayanza qui témoigne, elle aussi, qu’elle a déjà réalisé des projets grâce aux crédits contractés sur présentation des certificats fonciers dans les banques.