BUJUMBURA, 15 oct (ABP) – Le programme national de la lutte contre la lèpre et la tuberculose (PNILT) au ministère de la santé publique et de la lutte contre le Sida a organisé vendredi le 14 octobre 2022 à Bujumbura, un atelier média pour sensibiliser la population burundaise à travers les médias, afin de répondre à la campagne de dépistage actif de la lèpre prévue du 24 au 28 octobre de cette année dans les provinces de Cibitoke, Rutana, Makamba et Rumonge.
Selon la directrice du PNILT Dr Joselyne Nsanzerugeze, la lèpre est une maladie chronique infectieuse, causée par un bacille le » mycobacterium leprae « . Elle a fait savoir que la période d’incubation va de 2 ans à 8 ans avec une moyenne de 5 ans. Mme Nsanzerugeze n’a pas manqué de signaler que le premier signe qui apparaît est une tâche insensible sur la peau, et ce dernier évolue au fur du temps.
D’autres symptômes sont des lésions cutanées hypo chromiques ou rougeâtres accompagnées d’un déficit sensoriel marqué. Il y a aussi l’atteinte des nerfs périphériques qui se traduisent par un déficit sensoriel et moteur des mains, des pieds et de la face.
Elle n’a pas manqué de signaler que la lèpre est une maladie transmissible. Un homme malade multi bacillaire non traité, peut transmettre cette maladie à une autre personne par voie aérienne et à travers les organes respiratoires. Malgré cela, la lèpre est une maladie qui guérit une fois dépistée à temps et traitée. S’agissant de la répartition de la lèpre, elle a indiqué que toutes les tranches d’âges sont touchées par la lèpre. Tous les sexes (hommes et femmes) sont concernés par la lèpre.
Au niveau du Burundi, toutes les provinces sont touchées par la lèpre, mais existent des provinces plus endémiques de la lèpre dont Rutana, Makamba, Cibitoke, Rumonge, Ruyigi,Cankuzo. D’après la directrice du PNILT, les résultats de la campagne de dépistage actif de la lèpre au cours du mois d’avril 2022 à Rutana, Makamba, Cibitoke et Rumonge ont montré 121 cas de lèpre qui ont été dépistés et traités.
Elle a aussi ajouté que parmi ces derniers, 44 malades étaient masculins contre 77 malades féminins soit 36,3% de sexe masculin contre 63,4% de sexe féminin. Il y a aussi 15 malades qui sont des enfants contre 106 malades adultes, la proportion est de 12,3% d’enfants contre 87,7% des adultes.
Concernant le dépistage de façon générale, Mme Nsanzerugeze a fait savoir que le nombre de cas de lèpre dépistés a augmenté progressivement pour se stabiliser autour de 400cas de lèpre par an. Il y a beaucoup de cas de lèpre qui ne sont pas dépistés et qui ne sont pas traités, ce qui cause la propagation de la maladie dans la population.
Le dépistage de routine dans les centres de santé enregistre peu de cas de lèpre, mais les campagnes de dépistage de masse enregistrent plus de 80% des cas de lèpre par an. Les malades sont dépistés tardivement à la phase de lèpre multi bacillaire c’est à dire la lèpre contagieuse (80%). Il y a aussi des malades qui sont dépistés au stade des complications dont les plaies, les ulcères, mal perforant plantaire, pertes de doigts, des orteils ou cécité ( le degré d’invalidité 2 c’est à dire le stade où c’est impossible de prévenir les lésions qui affectent les pieds et les mains des lépreux , est autour de 10%).
Elle a demandé à toute personne qui présente une tâche insensible sur la peau, de consulter la formation sanitaire la plus proche pour le dépistage. Elle a ajouté que la prochaine campagne débutera le 24 au 28 octobre de cette année dans les provinces de Cibitoke ( structures sanitaires de Nyamitanga, Murwi, Nyamakarabo, Butara, Buganda), Rutana ( Muhafu ,Ngomante, Nyagahara, Gakungu, Butezi) , Makamba (Musenyi,Kazirabageni,Bukeye,Dunga,Mugeni), Rumonge (Minago,Gatabo ,Buruhukiro,Mudende,Kizuka).