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Célébration de la semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens

ByAdministrateur

Nov 28, 2022

BUJUMBURA, 23 nov (ABP) – Le ministère de la Santé publique et de la lutte contre le SIDA, en collaboration avec le bureau de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Burundi, a organisé le mardi 22 novembre 2022, à Bujumbura, un atelier media sur la semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens, édition 2022, à l’intention des professionnels des médias afin qu’ils puissent, à leur tour, communiquer, informer et sensibiliser le public sur le phénomène mondial de la résistance aux antimicrobiens (RAM).

Cet atelier media s’inscrit dans le cadre de la célébration de cette semaine mondiale de sensibilisation pour un bon usage des antimicrobiens, qui commence le 18 novembre pour se terminer le 24 novembre de chaque année, a constaté l’ABP sur place.

Dans son mot d’ouverture, l’assistant du ministre en charge de la santé publique, M. Isidore Ntiharirizwa, a indiqué que dans notre pays, l’impact clinique de la résistance aux antimicrobiens n’est pas documenté, soulignant qu’au niveau mondial, la menace de la RAM peut remettre en cause des décennies de progrès enregistrées dans la lutte contre le paludisme, le VIH/SIDA, la tuberculose et les infections sexuellement transmissibles.

Il a fait remarquer que pour sensibiliser le public et les prestataires de soins, des formations sur la résistance aux antimicrobiens doivent continuer à être dispensées aux agents de santé, y compris dans le cadre de la riposte à la Covid-19, pour les sensibiliser aux risques liés à une mauvaise prescription ou à une administration inappropriée des médicaments, ainsi qu’à l’importance des pratiques d’hygiène pour prévenir la propagation des infections surtout dans les structures de soins.

Le délégué du représentant de l’OMS au Burundi, Dr Yao Théodore, a précisé que la RAM survient lorsque les microbes responsables de la maladie développent une résistance aux médicaments utilisés normalement. Ceci rend les infections plus difficiles à traiter et augmente le risque de propagation de la maladie, la gravité et le risque de décès, a-t-il souligné.

Le Dr. Théodore a indiqué que cette situation a un impact négatif aussi bien chez l’homme que chez les animaux, avec des conséquences désastreuses sur la sécurité alimentaire et la croissance économique globale.

                                                                                              vue partielle des participants

En 2019, 4,95 millions de décès survenus dans le monde étaient liés à des infections bactériennes pharmaco-résistantes avec 1,27 millions attribués directement à la RAM. L’Afrique subsaharienne affiche les taux de mortalité liés à la RAM les plus élevés avec 99 décès pour 100000 habitants, dépassant de loin les projections mondiales précédentes qui tablaient sur 700000 décès annuels liés à la RAM, a illustré le  Dr Théodore.

Ce professionnel de la santé a déploré que plus de la moitié de tous les décès enregistrés dans la région africaine sont causés par des maladies transmissibles prises en charge à l’aide des médicaments antimicrobiens.

Il a, par ailleurs, félicité les autorités du Burundi pour les progrès accomplis dans le cadre de la lutte contre la RAM, avant de révéler que le Burundi fait partie des 30 pays qui ont élaboré des Plans d’action nationaux (PAN) multisectoriels budgétisés pour soutenir la mobilisation des ressources afin de faciliter la mise en œuvre.

Le Dr Théodore a saisi cette occasion pour lancer un appel à l’action au gouvernement du Burundi dont, entre autres, le renforcement des capacités de surveillance et de laboratoire pour la détection, la prévention et la riposte à la RAM grâce aux stratégies et politiques aussi mondiales que régionales, notamment celles relatives à la couverture sanitaire universelle et le règlement sanitaire international.

Cet atelier media a été agrémenté par pas mal de présentations s’articulant sur le bon usage des antimicrobiens. Les différents présentateurs dont le directeur général ai de l’Autorité burundaise de régulation des médicaments à usage humain et des aliments (ABREMA), Dr Ildephonse Nduwayo et le délégué de l’OMS, Dr Alexis Niyomwungere, ont rappelé le rôle de chaque professionnel de la santé humaine et animale à savoir le clinicien, le laborantin, le pharmacien et le vétérinaire.

Au cours de la séance des questions-réponses, les participants ont proposé que le pharmacien ne devrait pas donner des médicaments au patient qui n’a pas présenté une ordonnance médicale de la part du clinicien qui l’a consulté. Ils ont recommandé aux cliniciens de prescrire des médicaments au patient après la consultation des résultats du laboratoire.

Rappelons que la semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens est célébrée cette année sous le thème « Ensembles, prévenons la résistance aux antimicrobiens ».