BUJUMBURA, 25 nov (ABP) – L’association burundaise des enseignants de Français (ABEF) s’est jointe, jeudi, le 24 novembre, au monde entier dans la célébration de la journée internationale des professeurs de Français, célébrée le 24 novembre de chaque année.
Les cérémonies marquant cette journée se sont déroulées à Bujumbura, sous le thème « l’enseignant de de Français, contributeur au développement ».
Dans son allocution de circonstance, le secrétaire permanent au ministère de l’Education nationale et de de la Recherche scientifique, M. Fréderic Bangirinama a fait savoir que l’ABEF a été créée le 29 juillet 1993 et que c’est une occasion offerte aux enseignants d’échanger et de partager leurs expériences et leurs pratiques.
Le Burundi fait partie des états membres de la Francophonie depuis 1970. Selon la loi N°1/31 du 03 août 2014 portant statut des langues au Burundi, le Français est une langue officielle. Cette loi précise également en son article 9 que le Français est une des langues de la législation, de la justice et de l’administration, a-t-il indiqué. Au niveau social, la langue française est utilisée dans beaucoup de contextes et notamment pour les textes législatifs mais également dans la communication de tous les jours.
Dans le secteur de l’éducation, a-t-il poursuivi, en plus d’être une matière enseignée depuis l’école primaire jusqu’à l’université, le Français est une langue d’enseignement à partir de la deuxième année au niveau du primaire. Selon M. Bangirinama, l’enseignant de Français constitue une force motrice dans la diffusion des connaissances dans la discipline de Français et les autres disciplines non linguistiques. « L’apprentissage du Français doit être au service des autres matières pour en faciliter son apprentissage et c’est ce que nous manquons actuellement. « C’est le grand défis qui devrait nous préoccuper en tant qu’acteurs, professeurs et enseignant du Français », a-t-il déploré. En outre, il a indiqué que la récente crise sanitaire liée à la Covid-19 a touché presque tous les secteurs de la vie nationale sans toutefois épargner le secteur de l’éducation.
Selon M. Bangirinama cette crise a plutôt révélé les faiblesses du secteur éducatif burundais tant qu’au niveau de l’enseignement supérieur, post fondamental ou fondamental aussi bien que dans les pratiques pédagogiques que dans l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC). Etant donné que le Burundi est en perpétuel développement en ce qui concerne l’usage des TIC dans le système éducatif, a-t-il précisé, il s’avère plus que nécessaire d’innover au niveau des pratiques pédagogiques dans l’enseignement et apprentissage du Français, langue étrangère, et l’utilisation des moyens technologiques dans le développement d’une pédagogie numérique.
Quant à lui, le président de l’ABEF, M. Pierre Nduwingoma, a fait savoir que cette association est présente dans toutes les provinces du Burundi et œuvre pour la promotion de l’enseignement de la langue française sur tout le territoire national. C’est également un cadre de mutualisation de l’expérience entre enseignants, a-t-il mentionné tout en déplorant bon nombre de défis auxquels il faut faire face notamment le défis liés à la méthodologie, à l’encadrement, au manque de matériel. Face à tous ces défis, l’ABEF compte initier de nouveaux projets qui vont aider à relever le niveau notamment la réalisation des formations, l’encadrement des clubs de Français dans les écoles, le projet MENYA WIGISHE NEZA (savoir quoi enseigner), et le renforcement des capacités des enseignants.
Pour sa part, Gilles Ganivet, conseiller de la coopération et d’Action culturelle à l’ambassade de France au Burundi, a fait savoir que cette journée internationale des professeurs de Français, est une occasion de célébrer le travail réalisé par 900 000 professeurs de Français dans le monde, auprès de plus de 120 millions d’apprenants de Français et en Français. Il a, en outre fait savoir qu’actuellement la France est la première destination des étudiants africains.
Les pays francophones représentent près de la moitié des pays africains pour un tiers de la population du continent africain, a-t-il ajouté. Et d’ajouter que parmi ce tiers environ un tiers est francophone, ce qui fait qu’un africain sur neuf parle Français. Si le Burundi est un Etat membre de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) depuis 1970, a-t-il déploré les chiffres fournis par cette même organisation démontrent que le pays ne compte que 9% de francophones, alors que le Français est l’une des langues officielles. « Cela nous laisse à apprécier tout le travail que nous avons devant nous », s’inquiète-t-il.