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La justice transitionnelle, une combinaison des mécanismes judiciaires et non judiciaires pour affronter le passé du Burundi, selon un paneliste

ByAdministrateur

Déc 20, 2022

GITEGA, 17 déc (ABP) – La commission vérité et réconciliation (CVR) a organisé depuis  jeudi le 16 décembre, à Gitega (centre du pays),  un atelier de deux jours à l’endroit des professionnels des médias pour échanger sur les notions préliminaires sur la justice de transition, dix étapes vers le génocide, le processus de qualification des crimes et ses réalisations, la problématique des réparations etc.

Dans son exposé, le paneliste Marius Rusumo a fait savoir que la justice transitionnelle est une combinaison des mécanismes judiciaires et non judiciaires pour affronter le passé, établir la vérité et mettre fin à l’impunité pour favoriser la réconciliation nationale dans les pays qui sortent d’une période de conflit ou des régimes dictatoriaux marqués par des violations massives des droits de l’homme. Il a également signalé que les principaux piliers de mécanismes de justice de transition sont entre autres la commission «vérité », les poursuites pénales, les réparations pour les victimes et les réformes institutionnelles et « Vetting ».

Le commissaire à la CVR, M. Aloys Batungwanayo, à son tour, a fait savoir aux participants que le fait de comprendre le processus génocidaire est l’une des étapes les plus importantes pour prévenir les futurs génocides. Il a également signalé que la classification ou catégorisation, la symbolisation, la discrimination, la déshumanisation, l’organisation, la polarisation, la préparation, la persécution, l’extermination et le déni constituent les étapes du génocide comme l’a défini Grégory H. Stanton.

Quant au professeur à l’Université du Burundi, M. Jean Bosco Harerimana, le droit à la réparation pour les victimes / survivants est établi dans de nombreuses conversations internationales et régionales pour restaurer leur dignité. Cela, selon lui, peut inclure des excuses officielles, une compensation matérielle et économique individuelle ou collective, une réhabilitation physique ou psychique ainsi qu’une réparation spirituelle liée à la religion, à la culture et aux cérémonies d’enterrement.

S’agissant des types de réparation aux victimes, M. Rusumo souligne que la réconciliation nationale est un droit pour les victimes, une obligation pour l’Etat, un geste de reconnaissance des torts subis et la restauration de l’homme dans sa dignité.

Selon M. Harerimana, bien que chaque conflit ait des caractéristiques uniques, la recherche a mis en évidence quatre conséquences négatives possibles d’un processus de réparation. Il s’agit de l’exacerbation des tensions politiques, de la retraumatisation des victimes ou l’exacerbation des dommages, de la marginalisation ou l’exclusion sociale des victimes et de la création de tensions avec les processus de développement ou de construction nationale.

Signalons que les autorités judiciaires au niveau international reconnaissent, jusqu’aujourd’hui, trois génocides, à savoir le génocide des juifs, le génocide des Tutsis au Rwanda et le génocide commis sur le territoire de l’ex-Yougoslavie,  comme l’a indiqué Mme Léa Pascasie Nzigamasabo, la secrétaire à la CVR.