GITEGA, 12 jan (ABP) – Les Sénateurs burundais, en compagnie de certains membres du bureau de la Commission Vérité et Réconciliation au Burundi ont effectué le mercredi 11 janvier 2023 une visite guidée sur différents sites emblématiques des fosses communes dans la province Gitega (centre du pays ) où on a exhumé plus de 10988 restes humains des personnes tuées sauvagement dans les années 1971-1972.
Les sénateurs ont entamé cette visite en commune Giheta précisément au site de Mashitsi où ils ont constaté quatre fosses communes dans lesquelles la CVR a déterré plus de 1970 restes humains des victimes tués en 1972. Ils l’ont poursuivi au site de Mutobo où une maison était construite sur une fosse commune. Les sénateurs ont clôturé cette visite par le constat de l’état de conservation de ces restes humains à l’abri provisoire situé près de l’imprimerie du centre au chef-lieu de la commune Gitega où reposent les ossements de plus de 10.988 victimes tués dans la province Gitega.
Le deuxième vice-président du Sénat, M. Cyriaque Nshimirimana a rappelé que le Sénat a toujours accompagné la CVR dans la recherche de la vérité, notamment en organisant dans tout le pays des séances de dialogue pour sensibiliser la population, afin de dire la vérité à cette commission sur les atrocités qui ont eu lieu dans leurs localités. Selon lui, le sénat continue à appuyer la CVR dans cette noble mission de la recherche de la vérité. Il a fait savoir qu’effectivement, les atrocités de 1971-1972 constituent en réalité un génocide contre les Hutus, un crime contre l’humanité, contre les Tutsis et contre les Twas. Il a aussi signalé qu’au-delà de la perte des vies humaines au niveau des familles, ça a été aussi une perte énorme au niveau national sur le plan du développement, du travail, de l’économie etc. Partant de cela, le deuxième vice-président du sénat a interpellé les Burundais a d’abord être compatissants. Il a à cet effet suggéré les descendants des victimes des tueries de 1972 d’essayer de se surpasser pour ne pas tomber dans la tentation de vengeance. Il a aussi appelé les descendants des présumés auteurs à ne pas être des barrières à la vérité tenant compte qu’ils n’ont pas été consultés par leurs parents. Selon lui, il est temps d’oser demander le pardon publiquement au nom du peuple burundais. Il a également signalé que pour ne pas encore retomber dans ces atrocités, les parents devront éviter d’enseigner à leurs enfants la zizanie et devront savoir comment les éduquer en leur donnant des messages de cohésion, de pardon et de compassion.
C’est pour cette raison que selon lui le Sénat propose au gouvernement du Burundi qu’il ait un grand monument bien compartimenté pour conserver séparément les restes des victimes de toutes les crises qu’a connues le pays pour la mémoire nationale. Ceci selon lui facilitera la cohésion, la cohabitation et la bonne entente entre les burundais. Signalons que les sénateurs ont suggéré à la CVR d’organiser de telle descente pour d’autres institutions à caractère politique, religieux ou les sociétés civiles afin que tout le monde ait une lecture commune sur les faits de 1972.