BUJUMBURA, 2 février (ABP) – Deux ministres burundais celui de la Fonction publique du travail et de l’emploi Déo Rusengwamihigo et celui de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage, Dr Sanctus Niragira ont effectué mercredi 1er février 2023 une descente en mairie de Bujumbura dans le but de répondre aux préoccupations de la population. Cette descente s’inscrit dans le cadre des descentes intensives que tous les membres du gouvernement à commencer par le 1er ministre Gervais Ndirakobuca sont en train d’effectuer dans les provinces du pays.
Tour à tour, avant d’accorder la parole à la population, les deux ministres ont d’abord brossé en un peu de mots chacun en ce qui le concerne la situation qui prévaut dans leur ministère et surtout ce qu’ils sont en train de faire pour le bien être de la population.
Le ministre de la fonction publique a fait savoir que le ministère en sa charge est entrain de tout faire pour la mise en application de la politique salariale, le dégel des anales pour les sociétés paraétatiques mais aussi et surtout la mise en application du décret présidentiel concernant les retraités. Concernant le recrutement, il a eu à informer que sur l’injonction du président de la République Evariste Ndayishimiye tous les prestataires de santé en quête d’emploi qui se sont donné corps et âme volontairement pendant la Covid-19 et les enseignants volontaires vont être engagés d’office sans aucune autre procédure de recrutement. En matière de la jeunesse Rusengwamihigo a indiqué des efforts sont en train d’être beaucoup plus concentrés sur leur encadrement par rapport à la créativité.
Le ministre de l’environnement, quant à lui, est revenu sur la pollution du lac Tanganyika et ses rivières affluentes par les citadins eux-mêmes. A ce propos Niragira n’y va pas par quatre chemins : « Des mesures draconiennes vont être prises à l’endroit des gens qui polluent l’environnement et nous n’allons pas fermer les yeux à leur égard», a-t-il averti. Il a également mis en garde certaines personnes qui n’aménagent plus des fosses septiques mais qui canalisent les excréments par tuyautage vers les rivières : « Nous allons, bientôt effectuer des descentes à travers toute la ville de Bujumbura. Gare à ceux qui vont être attrapés », a-t-il encore prévenu.
Les préoccupations de la population étaient beaucoup plus dominées par la situation du curage du sable et l’extraction des moellons où une mésentente entre les cureurs (abaropozi) et les administratifs à la base qui les interdisent le curage et le ravin qui menacent la population de Mugoboka et qui ne cesse de progresser sous une allure incroyable. Par rapport au curage, les cureurs avancent qu’ils sont regroupés au sein des coopératives qui disposent des permissions délivrées par l’environnement et qui paient des impôts et taxes à la mairie d’où ils ne comprennent, en aucun cas, comment ils sont malmenés.
A ce propos le ministre de l’environnement tranche « Le curage du sable et l’extraction des moellons dans les rivières qui traversent la ville de Bujumbura sont strictement interdits et à ma connaissance aucune permission n’a été octroyée par le ministère de l’environnement», a-t-il éclairé. Quant à une somme d’argent d’environ 500.000 francs burundais payée mensuellement par ces coopératives qui pourrait contribuer au développement, le ministre Niragira ne mâche pas les mots : « Cette somme est insignifiante par rapport aux dépenses du gouvernement pour réparer les dommages causés », a-t-il fait remarquer. Ici il a évoqué le cas illustratif du ravin sur la rivière Ntahangwa qui menaçait de part et d’autre les quartiers Kigobe et Nyakabiga qui a couté au gouvernement 5 milliards de francs burundais.
Concernant le ravin de Mugoboka qui constitue, actuellement, une menace le ministre Niragira fait savoir qu’en collaboration avec le PNUD la réhabilitation de cet endroit est en cours et que le montant de 10 millions de dollars américains alloué à ce projet est déjà disponible.