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La mesure de la BRB du 31 janvier 2023 ne concerne pas les groupements qui font les activités d’épargne et de crédit

ByAdministrateur

Mar 6, 2023

BUJUMBURA, 28 fév (ABP) – Le réseau des institutions de microfinance du Burundi, (RIM) en collaboration avec la Banque de la République du Burundi (BRB)  et German Sparkassentiftung (DSIK) ont organisé une conférence sur  » Les défis actuels de l’inclusion financière de la femme au Burundi ».

Maître Espérance Musirimu consultante en genre et en finance rurale qui a exposé sur  » « L’incidence de l’incompréhension de la mesure de la BRB  du 31 janvier 2023 relative aux groupements financiers communautaires (GFC), face aux activités d’épargne et de crédits réalisées par les associations d’épargne et de crédit », a rappelé que les femmes organisées en associations  ont démontré une force extraordinaire dans le secteur de la microfinance. Selon elle, les femmes ont été à la base de changements sociaux spectaculaires au sein des ménages, souvent avec peu de moyens.

Néanmoins, elles restent fragiles dans la mesure où elles sont constituées par des membres souvent analphabètes et ne disposant pas toujours des connaissances suffisantes pour travailler de façon professionnelle.

S’agissant de la mesure prise par la banque centrale du 31 janvier 2023 visant la suspension provisoire de l’enregistrement des groupements financiers communautaires à la BRB,  Mme Musirimu a fait savoir qu’on a constaté que les femmes ont été en grande partie victimes et parfois actrices de la désinformation à cause de l’ignorance. Suite à cette incompréhension ou la mauvaise interprétation de la mesure, malgré que la BRB ait donné des éclaircissements y relative, des désagréments ont été constatés au sein des associations faisant des activités d’épargne et crédit. Elle a cité la panique qui s’est manifesté au sein de ces associations, le retrait ou tentative de retrait de la totalité des fonds se trouvant sur leurs comptes dans les micro finances  avec tout ce que cela comporte comme risques pendant le transport à la maison, perturbation au niveau des remboursements des crédits octroyés, les dépenses imprévues et des partages non planifiés, dépôt des fonds dans des endroits non sécurisés, la destruction de certaines associations villageoises d’épargne et de crédit. Suite à ces désagréments, les institutions de microfinances ont vu les dépôts des groupements financiers communautaires sensiblement diminuer.

Selon Prosper Ngendanganya, directeur de la supervision, de la stabilité financière et de l’inclusion à la BRB, ce qui a motivé la banque centrale à prendre ladite mesure, est qu’il a été constaté que certains groupements financiers communautaires (GFC) exercent les activités de collecte d’épargne et d’octroi de crédit au public, disposent de points de service (Agences et Guichets )  implantés dans différentes localités, procèdent à l’ouverture des comptes et à la domiciliation des salaires,  alors que leurs activités se limitent uniquement à la collecte des cotisations de leurs membres et à l’octroi des crédits, selon l’approche convenue conformément à l’article 2 du règlement numéro 001/2018 relatif aux activités de microfinance.

Il n’a pas manqué de signaler qu’aucune interdiction pour les tontines et les CILCs  non enregistrés à la BRB et n’exerçant que les activités entre les membres, c’est à dire la collecte des cotisations et l’octroi des crédits n’ont fait objet d’aucune décision d’interdiction.

Cette information a été très appréciée par les groupements des femmes qui font des activités d’épargne et de crédit, expliquant que la mesure  de la BRB a été mal comprise et qu’elles vont se reconstruire et faire revenir leurs fonds déjà retirés dans leurs comptes se trouvant dans les institutions de microfinances. Les groupements des femmes ont aussi promis d’aller expliquer ces éclaircissements aux autres groupements ou à leurs membres qui n’étaient pas dans la réunion.

Les participants ont demandé à la banque centrale de consulter les partenaires avant de sortir une mesure. La BRB a été exhorté d’éviter des termes techniques dans ses communications et d’utiliser les jeux et autres outils de vulgarisation des messages destinés aux communautés. Les institutions de microfinances sont à leur tour prié d’alléger les conditions d’accès aux crédits à l’endroit des femmes afin qu’elles puissent participer activement à leur autonomisation économique.