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La 5ème Conférence des Nations Unies sur les PMA se veut prometteuse

ByAdministrateur

Mar 13, 2023

DOHA, 13 mars (ABP) – La 5ème Conférence des Nations unies sur les pays les moins avancés (PMA) s’est tenu dans la ville de Doha depuis le 5 mars au 9 mars 2023. Environs 40 présidents de ces pays, chefs des organisations internationales à commencer par le Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres mais aussi 9000 mille participants et un nombre important de journalistes se sont rassemblés au Qatar. Ils sont rassemblés au tour d’un programme décennal (2020-2030) dénommé « Programme d’Action de Doha sur les PMA). Il succède au Programme d’action d’Istanbul qui vient d’expirer et dont les résultats n’ont pas été satisfaisants à entendre les critiques des chefs d’Etats qui se sont exprimés, où ils ont dénoncé « les promesses non tenues ».

En effet, selon le rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le Développement (CNUCD) sortie en 2021 intitulé :« Les pays les moins avancés dans le monde post-COVID : tirer les enseignements de 50 ans d’expérience », le nombre de PMA a doublé, passant de 25 lors de la création de la catégorie en 1971 à un pic de 52 en 1991.

Six pays sont sortis de la catégorie, à savoir le Botswana, Cabo Verde, la Guinée équatoriale, les Maldives, Samoa et Vanuatu, et depuis janvier 2021, les PMA restants sont au nombre de 46. La pandémie de la COVID-19 a entraîné la pire performance de croissance depuis 30 ans et a inversé les progrès réalisés sur plusieurs dimensions du développement, notamment la pauvreté, l’éducation, la nutrition et la santé. Le faible taux de vaccination des PMA contre la COVID-19, qui ne concerne que 2% de la population, contre 41% dans les pays développés, érode la résilience déjà faible de ces pays. Les PMA ne représentaient que 0,13% du commerce mondial total dans les années 2010. Les problèmes de développement des PMA sont restés globalement les mêmes au cours des 50 dernières années, et leur marginalisation dans le commerce international a persisté.

85 % des PMA restent dépendants des produits de base, malgré l’amélioration de la part des produits manufacturés dans leurs exportations, qui est passée d’un peu plus de 20 % en 2011 à 37 % du total des exportations en 2019. Selon ce rapport, les indicateurs de développement économique et social se sont considérablement améliorés au fil des ans, même si des faiblesses subsistent. Le Produit intérieur brut (PIB) réel des PMA a été multiplié par cinq, passant d’environ 200 milliards de dollars en 1971 à 1 118 milliards de dollars en 2019 (tous les chiffres sont en prix constants de 2015). Selon toujours ce rapport, le PIB réel par habitant a augmenté à un rythme beaucoup plus lent que le PIB réel (1,3 % par an), passant d’environ 600 dollars à 1 082 dollars sur la même période, en raison d’une croissance démographique rapide.

Avant le choc de la COVID-19, les PMA représentaient environ 1% du PIB mondial, soit à peu près la même part qu’au début des années 1970. Ce rapport précise également que le PIB par habitant du groupe des PMA représentait moins de 10 % de la moyenne mondiale en 2019, avant la crise du COVID-19. Ce chiffre était encore plus bas qu’en 1971, lorsque leur PIB par habitant s’élevait à 15 % de la moyenne mondiale. Seuls sept PMA, à savoir le Bangladesh, le Bhoutan, le Cambodge, la République démocratique populaire lao, le Lesotho, le Mali et Myanmar ont constamment dépassé la croissance moyenne mondiale du PIB par habitant de plus de 1 % et ont donc convergé vers les niveaux de vie des pays à revenu plus élevé. La moitié des 46 PMA actuels ont pris du retard par rapport à la moyenne mondiale depuis 1971, tandis qu’une douzaine d’autres PMA en sont sortis tant bien que mal et ont globalement atteint le taux de croissance mondiale moyen du PIB par habitant.

Les accélérations de la croissance ont été courantes au cours de ces 50 années, mais les PMA se distinguent par des effondrements de la croissance plus fréquents que les autres groupes de pays : entre 1971 et 2019, les effondrements ont représenté 16 % de l’ensemble des observations par pays et par an dans le cas des PMA, contre 10 % pour les autres pays en développement et seulement 2 % pour les pays développés.

Entre 1995 et 2018, presque tous les PMA ont enregistré une certaine expansion de la valeur ajoutée manufacturière, mais dans la plupart des cas (23 sur 43), celle-ci a été dépassée par la croissance d’autres secteurs, de sorte que le poids global de l’industrie manufacturière dans la valeur ajoutée totale a diminué, donnant lieu à une « désindustrialisation relative ». La productivité du travail a augmenté en moyenne de 6 % par an entre 1995 et 2018, dans les 15 PMA pour lesquels des données sectorielles détaillées sont disponibles. La réaffectation de la main-d’œuvre de l’agriculture vers des secteurs à plus forte productivité est à l’origine d’environ la moitié de cette amélioration, tandis que le reste peut être attribué à la croissance de la productivité au sein d’un même secteur (grâce à l’expansion du capital par travailleur et à l’apprentissage sur le tas).

Selon certains analystes, la conférence des Nations unies sur les PMA a offert une occasion unique de traduire la vision du programme de Doha en résultats tangibles, les pays et les parties prenantes ont  présenté  une multitude d’engagements. Ces engagements vont de l’amélioration de la biodiversité à la lutte contre la malnutrition, en passant par le renforcement de la résilience des PMA. A y regarder de plus près, la Conférence des Nations unies sur les PMA se veut prometteuse car, bon nombre d’organisations et Etats se sont engagés à soutenir remarquablement les PMA à graduer. Il reste à savoir si ces promesses vont être tenues.

Le Qatar a annoncé une enveloppe financière de 60 millions de dollars : 10 millions de dollars pour soutenir la mise en œuvre du programme d’action de Doha et 50 millions de dollars pour aider à renforcer la résilience des PMA.  L’Allemagne a consacré 200 millions d’euros d’argent frais en 2023 au financement des PMA. Le Canada a annoncé 59 millions de dollars pour la distribution de suppléments vitaminiques dans 15 PMA et la conservation des écosystèmes au Burkina Faso. La Commission européenne a annoncé des accords de coopération visant à promouvoir les investissements durables en Afrique, pour un montant total de plus de 130 millions d’euros. La Finlande a annoncé la tenue d’un événement annuel, le United Nations LDC Future Forum, à Helsinki, avec le Bureau du Haut Représentant des Nations unies pour les PMA, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (OHRLLS), afin de s’assurer que les dernières réflexions et recherches sont mises en œuvre pour faire progresser les États les plus vulnérables. Le Fonds vert pour le climat a annoncé un nouveau projet de 80 millions de dollars en fonds propres pour offrir des garanties vertes aux entreprises des PMA et réduire le coût du capital. L’Organisation mondiale du tourisme des Nations unies a annoncé un nouveau fonds de 10 millions d’euros pour le tourisme et le développement dans les PMA, soutenu par la Fondation TUI Care, qui investira d’ici à 2030, pour soutenir le tourisme durable dans les PMA en tant que moteur essentiel du développement. Le gouvernement du Kazakhistan s’est engagé à verser 50 000 dollars pour poursuivre son travail de soutien aux États membres les plus vulnérables des Nations unies et le gouvernement du Royaume d’Arabie saoudite a annoncé un nouveau programme de prêts importants pour les PMA.