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La liberté de la presse est garantie par le dispositif légal dans toutes ses dimensions, selon un expert

ByAdministrateur

Mai 9, 2023

BUJUMBURA, 4 mai (ABP) –  Dans le cadre de la journée mondiale de la liberté de la presse, le ministère de la communication, des technologies de l’information et des medias, a organisé, mercredi 03 mai  2023,  en collaboration avec la maison de l’UNESCO au Burundi, une séance de réflexion et de débat pour analyser l’état de santé de la liberté  de la presse au Burundi.

Dans sa présentation intitulé « Liberté de la presse aujourd’hui: Regard de professionnel »,  Jérôme Niyonzima, directeur de Rushimba studio innovation,  a fait savoir qu’en général, la liberté de la presse est garantie sur le dispositif légal dans toutes ses dimensions.  Il a évoqué le principe du Président de la République « Jamais sans les médias » en janvier 2021,  qui manifeste la volonté politique de renouer les bonnes relations avec les médias.  Il a également  souligné la constitution de 2018, qui en son article31 garantit la liberté d’expression, de religion, de pensée, de conscience et d’opinion. L’art.33 de cette même constitution garantit pour tout citoyen la liberté de circulation sur tout le territoire, l’art.37 garantit le droit de syndication et d’affiliation similaire et l’art 275 prévoit un conseil national de la Communication qui garantit et préserve la liberté de presse.

En plus de ces articles contenus dans la constitution burundaise, cet expert évoque la loi organique du CNC qui  préserve la liberté de presse par la formation du journaliste, par sa sécurité physique et celle de son matériel, …

                                                                                                     vue partielle des participants

L’expert est revenu sur le cauchemar 2015 qui persiste encore. Selon lui, l’année 2015 a été un coup dur pour les médias burundais: une centaine de journalistes ont pris le chemin de l’exil, des médias privés incendiés et/ou vandalisés, après le coup d’Etat manqué du 13 mai. Il estime que tout a commencé  avec la faiblesse de l’opposition politique et ainsi le rôle de contrepoids politique est revenu de fait à la société civile et aux médias, ce, depuis les années 2010 avec la défaite de l’ADC Ikibiri aux urnes.  Depuis lors, a-t-il indiqué, une méfiance du pouvoir vi-à-vis des médias, surtout privés s’et s’installée.  Cette méfiance a atteint le point culminant avec la médiatisation de la manifestation populaire taxée d’insurrectionnelle par le pouvoir.  Les médias, jadis servant de charnière entre l’autorité et le citoyen, sont devenus l’enfant mal aimé, a-t-il mentionné. M. Niyonzima a  indiqué que cette situation a engendré la rétention de l’information, surtout l’information  officielle.

Par rapport aux défis qui hantent le métier, il a précisé qu’en plus du départ des journalistes pour cause de crise de 2015, il s’observe un exode des plus expérimentés, à la quête d’un ailleurs mieux auquel s’ajoute le contexte de précarité financière au sein des médias burundais,  qui a été renforcée par le retrait des partenaires techniques et financiers en 2015. Il a fait remarquer  que  cette situation se présente de telle manière, alors que  pour exercer la liberté de la presse, l’indépendance éditoriale et économique est un préalable.

A tous ces défis déjà évoqués s’ajoutent  les difficultés  pour les médias aujourd’hui de se délier de la main politique et de la censure, mais et surtout des médias en éternel recrutement de jeunes journalistes en besoin de formation. D’autres défis évoqués par l’expert sont notamment l’absence d’une structure rassemblant les journalistes à l’image de l’UBJ, l’absence d’un tribunal des pairs pour s’occuper de la déontologie et assurer l’autorégulation,  ainsi que  l’émergence des réseaux sociaux et de gestion du fakenews.