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Evaluation du système des quotas ethniques dans les institutions

ByAdministrateur

Août 15, 2023

BUJUMBURA, 12 août (ABP) – Le Sénat burundais a organisé, le jeudi 10 août 2023, en commune Nyabiraba, province Bujumbura (Ouest du Burundi), une séance d’évaluation du système de quotas ethniques dans l’exécutif, le législatif et le judiciaire conformément à l’article 289 de la constitution de la République du Burundi, à laquelle étaient conviés les parlementaires élus dans la circonscription de Bujumbura, les  chefs des services déconcentrés, les présidents et les vice-présidents des conseils communaux, les présidents des commissions permanentes en communes, les chefs des collines et les médiateurs collinaires des communes Nyabiraba, Kanyosha, Mukike, Mugongomanga et Mutambu. L’activité a été rehaussée par la présence du premier vice-président du sénat burundais, Denise Ndadaye qui, dans son mot luminaire, a appelé les participants à s’exprimer sur le maintien ou la suppression des quotas ethniques dans les institutions précitées.

Après les différents prises de paroles, les intervenants ont divisé l’opinion, deux tendances ont surgi, a-t-on remarqué. Le gros des intervenants, au moins 3/4 des participants ont soutenu que ces quotas ethniques ont une origine, les accords d’Arusha qui ont ramené la sécurité au Burundi, ont permis aux Burundais de revivre ensemble. Ils ont suggéré qu’il faut les maintenir mais sans précipitation pour éviter qu’on retombe dans les violences passées. On a également fait remarquer que le problème ne se trouve pas à la base, mais qu’il est en haut et ont demandé d’assainir le haut en gardant les quotas et les générations futures  changeront les choses.

Un intervenant a rappelé que les séquelles des divisions ethniques sont encore présentes dans les cœurs des Burundais. Pour lui, les quotas sont à maintenir, il faut tisser le tissu déchiré petit à petit. Il y a également ceux qui soutiennent que les quotas soient effacés. Pour eux, les

ethnies ne signifient rien, il faut les abandonner et vendre l’image des Burundais. Les quotas est une émanation des accords d’Arusha mais qui ont été imposés aux Burundais, d’où on devrait revoir ces quotas afin d’attribuer à chaque ethnie ce qui lui revient et éviter l’exclusion quand on donne des postes. Il y a un petit groupe de gens qui entendent que les quotas doivent être abandonnés et privilégier les compétences des gens dans l’accession à des fonctions de l’Etat, a-t-on souligné.

En commune Isare, les invités des communes Mutimbuzi, Mubimbi, Kabezi et Isare se sont réunis, le vendredi 11 août 2023, au chef-lieu de la commune. Mme Ndadaye leur a demandé de s’exprimer en toute quiétude sans peur de poursuites afin de donner des avis et considérations qui pourraient aider le Sénat burundais à statuer sur cette article en vue d’avancer le Burundi vers un développement durable. Deux tendances se sont démarquées. Les gens qui sont plus âgés,  nés dans les années d’avant 1972, avec l’expérience du passé se sont prononcés en faveur de maintien de ces quotas. Comme raisons avancées,  ces quotas émanent des accords d’Arusha qui ont été signés après des années de tueries cycliques et vu que la paix, la sécurité et le développement  règnent, le mieux serait de ne pas les effacer mais plutôt de les garder car ils ont produit des résultats positifs.

Ils ont demandé de ne pas les effacer dans la précipitation en soulignant qu’une fois bien appliqués, ces quotas tranquillisent les esprits. Ils ont évoqué des mauvais enseignements qui ont été donnés par certains politiciens lorsque certaines gens étaient au maquis et ont demandé à ce qu’ils procèdent de la manière dont ils l’ont fait afin de donner des enseignements aux jeunes pour leur montrer qu’un tutsi n’a rien de mauvais, un hutu de même et un twa aussi. Ils ont suggéré d’assainir la politique en haut et la base suivra. Ils ont également dit que les Burundais sont hypocrites, qu’il faut un temps pour garder ces quotas pour ne pas retomber dans la violence et la destruction. Une autre tendance soutenue par les jeunes et les relativement âgés qui disent que ces quotas doivent être abolis, c’est que le plus important est d’être burundais. Ils avancent qu’être dans les institutions     suite à ces quotas, on aura tendance à servir son ethnie plus que les autres. Ils disaient qu’il faut favoriser les compétences et non les ethnies, quoiqu’ils soient moins nombreux.

Le premier vice-président du sénat a remercié les gens pour leur participation et a indiqué qu’ils  ont donné leurs avis et considérations qui seront pris en compte par le Sénat. Elle a ensuite demandé aux chefs des collines d’aller tenir des réunions à la population pour recueillir leurs avis et considérations à soumettre au Sénat, par l’intermédiaire des administrateurs et des gouverneurs.

Vue partielle de la population d’Isare