BUJUMBURA, 29 sept (ABP) – Le Burundi a célébré le jeudi 28 septembre 2023 à Bujumbura, la journée mondiale du pharmacien, sous le thème: « les pharmaciens, pour le renforcement des systèmes de santé ».
L’assistant du ministre ayant la santé publique dans ses attributions, M. Isidore Ntiharirizwa, a indiqué qu’au Burundi comme ailleurs, le médicament est l’une des composantes essentielles de la politique nationale de santé, en ajoutant que c’est un outil précieux de prévention et de la lutte contre les maladies.
Il a aussi signalé que c’est un produit qui mérite une attention particulière, qu’il est le produit qui peut guérir tout comme il peut tuer, s’il est mal utilisé ou mal conservé.
En effet, dans le souci de garantir à la population une disponibilité permanente du médicament de qualité, l’assistant du ministre en charge de la santé publique a précisé que le ministère de la Santé publique et de la Lutte contre le Sida et l’ordre national des pharmaciens travaillent en collaboration. Toutefois, a-t-il indiqué, cette rencontre qui réunit les pharmaciens œuvrant dans le secteur de santé publique et privé, et les autres professionnels de santé, constitue une opportunité pour échanger sur les actions à mener pour améliorer la qualité de services.
Selon lui, l’amélioration de la disponibilité des médicaments, la régulation des prix des médicaments, l’amélioration du contrôle de qualité des médicaments, l’amélioration de l’usage des médicaments, la lutte contre le trafic illicite des médicaments et la contrefaçon pharmaceutique, sont des préoccupations majeurs du ministère et qui retiendront plus d’attention dans les jours à venir.
Le président du conseil de l’ordre national des pharmaciens au Burundi, M. Serge Harindogo a fait savoir que la situation dans le secteur pharmaceutique au Burundi est une situation normale mais qui a des difficultés qu’on pourra surmonter.
Il a informé que le problème majeur est le manque des pharmaciens suffisants pour couvrir toute l’étendue du pays, étant donné que les structures de santé qui ont des pharmacies aujourd’hui s’élève à plus ou moins 2500 sur tout le territoire nationale, avec 211 pharmaciens enregistrés et que parmi ces derniers, une cinquantaine est à l’étranger. Cela montre qu’une très grande majorité de ces pharmacies fonctionne sans professionnels de santé ou alors il y a des pharmaciens qui ont prêté les noms pour ouvrir une pharmacie.
Selon lui, c’est dangereux de voir le médicament manipulé par des non professionnels, car non seulement le médicament guérit les maladies, mais peut tuer s’il est mal utilisé, a-t-il dit. Le médicament est un produit dangereux qu’on ne peut pas considérer comme marchandise ordinaire. De plus, a-t-il signalé, le médicament est du monopole des pharmacies dans tous les pays du monde, si ce n’est pas le cas, peut ouvrir à des problèmes de santé, car le pharmacien est le dernier agent de santé qui prodigue des conseils sur l’usage du médicament après consultation au médecin. C’est dans ce cadre qu’ils ont plaidé pour qu’il y ait formation des pharmaciens à l’Université du Burundi et le projet est en cours de préparation, a-t-il souligné.
Quant à M. Salvator Sindayigaya directeur des médicaments dans l’ABREMA, le contrôle des médicaments se fait via les fonctions règlementaires qui sont dans les attributions de l’autorité burundaise de régulation des médicaments à l’usage humain des aliments (ABREMA). Parmi ces fonctions, on observe entre autre l’enregistrement des médicaments, le contrôle des importations et des exportations des médicaments, le contrôle de la qualité et la surveillance des médicaments qui sont déjà au marché. Il a ainsi précisé qu’ils font l’inspection dans les pharmacies pour voir comment les pharmacies vendent les médicaments, voir le moyen de stockage de ces derniers et la distribution.
Il a aussi précisé que si l’on constate pendant l’inspection, les pharmacies qui vendent des médicaments qui ne sont pas autorisés par l’autorité compétente, ces médicaments doivent être mis en quarantaine en attendant leur destruction. Il a alors conseillé à ce genre de pharmaciens d’éviter de tels comportements, avant que des sanctions ne soient prises à leur encontre. Notons que la journée mondiale du pharmacien est célébrée le 25 septembre de chaque année.