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La réticence, un défi au niveau du rapatriement volontaire des réfugiés burundais

ByAdministrateur

Nov 2, 2023

BUJUMBURA, 24 oct (ABP) – Le directeur général du rapatriement, de la réinstallation et de la réintégration des rapatriés M. Nestor Bimenyimana a indiqué, lors d’une réunion organisée par la Croix Rouge du Burundi à l’endroit de ses partenaires, que la réticence se manifeste comme un défi au niveau du rapatriement volontaire des réfugiés burundais.

Dans une présentation qu’il a fait sur l’état des lieux et le rôle des acteurs à l’endroit du rapatriement et réinsertion socioéconomique, M. Bimenyimana a rappelé qu’en 2015, le Burundi a connu des désagréments sécuritaires qui ont causés des déplacements de certains citoyens vers d’autres pays de la région et ailleurs. Depuis 2017, grâce aux  efforts considérables fournis par les autorités, le rapatriement des réfugiés burundais en provenance des pays d’asile est une réalité.

En collaboration avec ses partenaires, en tête de fil le HCR, le gouvernement du Burundi a mis tout le paquet pour créer des conditions favorables pour accueillir ses fils et filles qui, par leur propre volonté, désirent regagner leur patrie. Au niveau de la zone de retour, ils sont accueillis au premier temps dans les centres de transit pour des formalités légales conformément à la réglementation internationale liée à la protection des réfugiés.

Concernant les statistiques des réfugiés en asiles jusqu’au 31 décembre 2022, il a précisé qu’en Tanzanie, il y avait 126 241, au Rwanda 48 367, en RDC 45 297, en Ouganda 40 630, au Kenya 8 087 pour totaliser 266 468 réfugiés. Du 1er janvier 2023 au 22 octobre 2023, on a rapatrié 872 réfugiés en provenance de ces pays limitrophes tout en précisant qu’il a aussi d’autres réfugiés burundais dans d’autres pays de loin.

S’agissant des défis enregistrés, il a cité la pandémie de COVID-19 qui a fait que les effectifs de planification ne peuvent pas être atteints et le refus des réfugiés burundais de regagner le bercail malgré les émissions de sensibilisation de retour volontaire, pour respecter l’aspect humanitaire. Il a demandé aux partenaires d’aider le ministère à sensibiliser ces réfugiés.

Dans le domaine de la réintégration des retournés, M. Bimenyimana a fait savoir que la réintégration des rapatriés au Burundi commence dès qu’ils arrivent dans les centres de transit, avec toutes les cérémonies d’accueil y compris les messages de tous les partenaires sur le mode de vie qu’ils commencent. La réintégration continue dans leurs communautés respectives et dans leurs familles d’accueil, ajoutant que les propriétés, les maisons, les biens des rapatriés ont été gardés conformément à l’instruction du chef de l’État depuis 2015.

D’après M. Bimenyimana, il existe une ligne budgétaire appelée « Appui au processus de rapatriement » au niveau du budget général de l’État. Des activités visant la réintégration, comme la sensibilisation à la cohésion sociale et à la cohabitation pacifique ont été réalisées dans les communes de grand retour et restent de mise.

Dans le cadre de solidarité locale, beaucoup d’actions sont menées pour renforcer la cohésion sociale entre les rapatriés et les communautés d’accueil. Cependant, il a signalé le défi des ressources limitées alors que la réintégration sociale est un processus multisectoriel qui renferme plusieurs phases de développement, expliquant que le rapatriement seul ne suffit pas. M. Bimenyimana a parlé aussi de la problématique d’enregistrement des rapatriés spontanés qui entrave leur réintégration et des fois, sont voués de refaire l’exil.

Il a profité de l’occasion pour proposer certaines recommandations comme celle de rendre disponible les abris décents aux rapatriés et aux communautés hôtes, les intégrer dans la politique de villagisation pour libérer les terres cultivables, mettre en place les infrastructures sociaux de base comme les écoles, les hôpitaux et autres, moderniser l’agriculture pour la résilience économique, bref, assurer une réintégration inclusive, effective et durable.

Il a invité les partenaires de la croix rouge qui étaient présents, d’intervenir dans le processus de réintégration des rapatriés. Il n’a pas manqué de signaler que le processus de rapatriement va passer de la phase de facilitation à la phase de promotion, la réintégration doit être conséquente et un plan de mitigation sera mis en place.