BUJUMBURA, 19 mars (ABP) – Le ministère de la Justice a organisé lundi le 18 mars, à Bujumbura, la première réunion du groupe sectoriel et Etat de droit ayant pour objectif de présenter les interventions des partenaires au développement œuvrant dans le secteur de la justice et leur contribution dans la mise en œuvre de la stratégie sectorielle du ministère de la Justice, à travers les différents plans d’action en vue de maximiser l’impact des interventions pour couvrir tout le territoire national.
Dans son allocution, le ministre de la Justice, Mme Domine Banyankimbona, a indiqué que dans toutes les sociétés, la justice joue un rôle important. Elle est le vecteur de la paix et du développement social et économique.
C’est dans ce sens que les différentes politiques et visions à long terme du gouvernement burundais accordent une place de choix à la promotion de la justice et à la protection des droits humains, en plus des objectifs du renforcement des institutions et acteurs politiques, de sécurité des biens et des personnes, de l’efficacité des institutions, de l’éradication des inégalités et la promotion de la cohésion sociale, a indiqué Mme Banyankimbona.
Elle a aussi fait savoir que les progrès remarquables ont été réalisés au cours de ces dernières années dans le secteur de la justice, en témoigne la réforme des textes réglementaires et législatifs visant l’amélioration de l’accès à la justice et au droit, la création de nouvelles Cours d’appel pour réduire la distance que doivent parcourir les justiciables en quête de justice, le renforcement des capacités des acteurs de la justice, le renforcement d’un cadre de coordination des partenaires du secteur de la justice, ainsi que le renforcement des mécanismes alternatifs au règlement de conflits pour désengorger les cours et tribunaux.
Malgré ces avancées significatives, des défis s’observent encore dans le secteur de la justice, surtout la lenteur dans la prise de décisions judiciaires, la capacité limitée des acteurs de la justice, le faible accès aux informations juridiques, la non modernisation des services judiciaires, la corruption de certains acteurs de la justice, la surpopulation carcérale ainsi que les infrastructures judiciaires et pénitentiaires non appropriées, a signalé le ministre Banyankimbona.
Dans l’optique de faire face à la lenteur judiciaire, a-t-elle annoncé, le Burundi s’est doté d’un nouveau code d’organisation, de compétence judiciaire et de procédure civile allant dans le sens de réduire la lenteur judiciaire.
Concernant la surpopulation carcérale, Mme Banyankimbona a informé que le ministère est à l’œuvre et que des activités pour sa réduction ont déjà commencé. Elle a aussi signalé que le ministère de la Justice s’est également doté d’une stratégie sectorielle 2023-2027, en alignement avec le Plan national de développement (PND) 2018-2027 et à la vision à long terme du pays. Son objectif est de promouvoir une justice indépendante, équitable, accessible à tous, efficiente et conciliatrice, adaptée aux besoins de la population et au service du développement durable.
Le ministre Banyankimbona a fait remarquer que pour atteindre cet objectif, il est important que la justice tisse des liens solides de collaboration et de coopération avec différents partenaires au développement, interagissant d’une manière coordonnée avec synergie et complémentarité de l’action, contribuant ainsi efficacement à la mise en œuvre du PND 2018-2027 et à la vision 2040-2060. Pour cette raison, a-t-elle dit, le ministère de la Justice a mis en place un cadre de coordination et de concertation des partenaires au développement ayant pour mission principale de donner l’orientation stratégique ; de renforcer la coordination, la synergie et l’harmonisation des programmes et projets d’appui à la justice ; et de favoriser leur alignement sur les priorités nationales telles que définies dans les documents de planification stratégique du pays en général et de la stratégie sectorielle du ministère de la Justice en particulier.
Mme Banyankimbona a, à cette occasion, signalé qu’en unissant les efforts et ressources, le ministère de la Justice et ses partenaires pourront catalyser le changement et contribuer de manière significative à la construction d’un système judiciaire équitable et efficace pouvant servir d’intérêt à tous. Elle a invité tous les acteurs de la justice de travailler en étroite collaboration avec détermination pour transformer les aspirations communes en actions concrètes et durables.