BUJUMBURA, 16 oct (ABP) – L’assistant du ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, Bernard Butoyi a procédé mardi, le 15 octobre 2024, à l’ouverture d’un atelier de quatre jours de validation de la stratégie nationale de financement des forêts au Burundi (SNFF), pour une période de 2025-2040.
Cet atelier a été organisé par l’Office burundais pour la protection de l’environnement, OBPE, à l’intention des parties prenantes en matière de la protection de l’environnement.
Au nom du ministre en charge de l’environnement, Ir Butoyi a, d’abord, rappelé que le gouvernement du Burundi s’est engagé fermement à poursuivre les principes et les mesures de conversion et de gestion durable des écosystèmes forestiers et de leur biodiversité, afin de garantir le bien-être des communautés locales et encourager la communauté internationale à renforcer la coopération, en vue de la mise en œuvre effective des efforts déjà consentis et ceux à pourvoir.
Butoyi a, à cet effet, expliqué que diverses politiques et stratégies nationales ont été mises en place pour manifester sa volonté de soutenir l’effort mondial de conservation et gestion durable des écosystèmes forestiers tant naturels qu’artificiels à l’échelle nationale. Il a mentionné entre autres, le vaste programme de reboisement national dénommé « Ewe Burundi urambaye » et le projet de production des essences agroforestières, forestières, autochtones et des plantes médicinales.
De surcroît, a-t-il dit, une stratégie nationale de conservation des Aires protégées a été élaborée pour renforcer l’efficacité de gestion du système national d’Aires protégées.
Dans le même ordre d’idée, a-t-il poursuivi, des efforts d’accroissement de la superficie des Aires protégées sont en cours avec le processus de classement en aire protégée des massifs montagneux de Kibimbi-Inanzerwe, situés au Sud du pays.
Selon lui, tous ces écosystèmes sont encore confrontés à un grand nombre de menaces qui trouvent leur origine dans la pression humaine, elle-même due essentiellement à une démographie galopante et à une pauvreté des populations riveraines. Ce qui compte pour le Burundi à nos jours, c’est de relever ces défis de la préservation des forêts et lutter contre leur dégradation permanente, tout en répondant aux besoins de sécurité alimentaire et en tenant compte de l’intérêt croissant pour le lien entre la sécurité alimentaire et la gestion durable des écosystèmes forestiers sur tout le territoire national.
Butoyi n’a pas manqué d’attirer l’attention sur de nombreuses opportunités et sources potentielles de financements internationaux qui existent pour le secteur forêt-environnement mais qui échappent le Burundi suite au manque d’une stratégie de financement du secteur forestier.
C’est dans ce contexte que le ministère ayant de l’environnement dans ses attributions, à travers l’OBPE, a sollicité et obtenu un appui du secrétariat du forum des Nations unies sur les forêts (FNUF) pour l’élaboration d’une stratégie de financement du secteur forestier, en vue de mobiliser des ressources financières importantes pour la gestion durable des forêts.
Il a, à cette occasion, appelé tous les participants de partager les informations contenues dans le document de cette stratégie nationale de financement des forêts qui vient d’être développée, afin qu’ils puissent l’amender et procéder à sa validation.
D’après Butoyi, les forêts jouent un rôle important dans le bien-être commun de l’humanité dont profitent les générations actuelles et futures.
Sur le plan environnemental, il a révélé que les forêts burundaises sont un réservoir d’une diversité biologique très importante, elles jouent également un rôle primordial notamment dans la régulation du régime hydrique et hydrologique, l’atténuation des émissions de gaz à effets de serre, la protection des sols contre l’érosion, etc.
Au niveau socio-économique, les forêts contribuent dans la satisfaction des besoins de la population, notamment de la matière ligneuse pour divers usages dont les bois-énergies, le bois de service et le bois d’œuvre, et d’autres produits non ligneux (de la viande, du cuir, et des fruits divers).
De son côté, le directeur des forêts à l’OBPE, Samuel Nibitanga a indiqué que le rôle capital et incontournable des Aires protégées dans le développement durable constitue une des raisons essentielles de leur conservation et leur gestion durable au niveau national.
Ainsi, a-t-il expliqué, en vue de renforcer la gestion du système d’Aires protégées au Burundi, une stratégie nationale de financement des forêts est considérée comme un outil de négociation et de mobilisation des financements nécessaires à la mise en œuvre des actions de conservation du système d’Aires protégées au Burundi. En plus de cela, cette stratégie devra assurer une contribution significative à la réalisation de l’objectif du pays relatif à la préservation et à la restauration des écosystèmes terrestres et la lutte contre la désertification à travers le programme de gestion de l’environnement et de ressources naturelles. Signalons que le Burundi compte 14 Aires protégées dont trois parcs nationaux, six réserves naturelles, deux monuments naturels et trois paysages protégés.