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Spéculations dans le commerce du lait

ByAdministrateur

Déc 19, 2024

NGOZI, 17 déc (ABP). Les consommateurs du lait et éleveurs de Ngozi s’accordent pour dénoncer les spéculations qui s’observent dans le commerce du lait. Pour les éleveurs, le prix du lait a démesurément monté en aval sans que la même courbe ne s’observe en amont.

Bigoye André, un éleveur de Songwe en commune Mwumba regrette que le prix d’achat du lait au producteur reste dérisoire alors qu’il est extrêmement élevé au moment de la vente. « Les commerçants de lait nous donne moins de 2000 Fbu par litre. Ils le revendent a 4000 Fbu voire plus dans les restaurants et cafétériats a Ngozi. C’est vraiment déséquilibré », précise André Bigohe. Il sollicite l’implication de l’administration pour réguler le commerce de lait sur toute la chaîne de commercialisation surtout que l’éleveur vive une injustice alors qu’il reste l’élément moteur dans l’approvisionnement de ce produit.

Pour les consommateurs, Philippe Bakana, rencontré dans un cafétériat à Mubuga en commune Ngozi se plaint que le lait coûte très cher ce dernier temps : « Le prix du lait a spectaculairement monté. Il y a une moins de 3 mois, le litre de lait s’obtenait a 3000 Fbu. Je viens de l’acheter à 4000 Fbu ici même près d’un centre de collecte de lait. En ville, c’est plus ». Il parle d’une intervention des pouvoirs publics pour stopper la flambée des prix.

Les vendeurs de lait contactés évoquent les difficultés liées au commerce de ce produit. Ils citent la carence de carburant qui a fait monter le prix pour les transporteurs qui amènent le lait depuis les ménages éleveurs. Pour eux le prix de revient est devenu excessif et a fait que les vendeurs augmentent le prix à la consommation pour ne pas travailler à perte.

Dans les centres de collecte de lait CCL de Mubuga et Rukeco, les responsables jettent le tort aux commerçants qui collectent en cachette le lait a des prix dérisoires prétextant qu’ils achètent cash alors que ces centres de collectes ne payent pas comptant.

Fabrice Irangabiye, comptable du CCL Mubuga affirme que la qualité même du lait collecté et vendu illicitement dans les restaurants est à douter car il n’est pas testé et peut contenir une quantité d’eau ajoutée ou même des microbes pouvant nuire à la santé des consommateurs. Il souhaite aussi une régulation du commerce de lait.

Coté administration, le problème est connu des responsables communaux qui prévoient de réunir les parties prenantes pour se fixer les modalités du commerce de lait en tenant compte des intérêts de tous les concernés