BUJUMBURA, 6 mars (ABP) – Les femmes peuvent aussi exercer, pour leur autonomisation, certains métiers qui étaient, jadis « réservés aux hommes ». Ce sont les propos de Jeanine Kampirwe, une femme pratiquant l’extraction du sable et du gravier dans la rivière Kizingwe au sud de la ville de Bujumbura, lors d’une interview accordée à l’ABP le mercredi 5 mars 2025.
Selon Kampirwe, ce métier n’est pas facile pour les femmes, car il demande beaucoup de force physique.
Cependant, au lieu de mendier, elle a préféré faire ce métier pour ne pas attendre ce que son mari apporte sans rien faire. Aux autres femmes, elle leur a conseillé de faire de même dans le but de s’autonomiser.
Elle a en outre fait savoir qu’elle gagne de l’argent à travers ce métier, et qu’elle parvient à aider son mari à couvrir les besoins de leur famille, soulignant qu’elle vend ses produits extraits entre 500 et 1000 Fbu par sac, et entre 50.000 et 90.000 Fbu par camion de type « Ben ».
Kampirwe a par ailleurs révélé qu’elle a été orpheline dès le bas âge, et qu’elle menait une vie misérable sans soutien de la famille. Elle a aussi fait savoir qu’elle a eu deux enfants avec son premier mari décédé, et qu’elle a commencé à exercer ce métier pour leur survie.
Kampirwe témoigne que ce métier a changé sa vie, même si les débuts n’ont pas été faciles. D’après elle, sa famille ne manque plus de ration, des frais de loyer grâce à l’extraction du gravier et du sable. Malgré cela, Kampirwe signale que les femmes ne peuvent pas extraire ces materiaux, au même rythme que les hommes, mais que petit à petit elles peuvent y tirer leur gain et s’autonomiser. Elle souligne aussi que ce métier est un terrain vierge pour les femmes, car peu de femmes s’y intéressent, soulignant qu’au niveau de la Kizingwe côté localité Kajiji elles ne sont que trois.
Elle déplore par ailleurs le comportement de certaines femmes qui préfèrent la mendicité, le vol et la prostitution que le travail manuel. Elle leur rappelle que gagner de l’argent par le travail manuel est plus honorant que passer par des métiers honteux et risqués.