RUTANA, 24 mars (ABP) – La Journée Internationale de la Femme a été célébrée à Rutana le vendredi 21 mars 2025, a-t-on constaté sur place.
Dans son discours, le gouverneur de la province de Rutana, Olivier Nibitanga, a souligné que cette journée constitue une occasion de faire le point sur les progrès réalisés par la province dans la mise en œuvre des engagements internationaux en matière de promotion des droits des femmes. Il a insisté sur le fait que cette célébration représente une opportunité précieuse pour les femmes de réfléchir aux efforts déployés et aux avancées réalisées dans leur rôle de développement familial et national.
Nibitanga a rappelé que lorsqu’on parle de la femme, on évoque la maîtresse du foyer, c’est-à-dire la mère de la maison. Il a précisé qu’aucun autre pays ne valorise ce concept autant que le Burundi. Il a exhorté les femmes à comprendre l’histoire des luttes féminines en Amérique, en Russie et en Europe, qui ont revendiqué leurs droits, et dont les combats ont conduit à l’instauration de la Journée du 8 mars dédiée à la célébration des droits des femmes. Il a rappelé que dans ces pays, les femmes ne jouissaient pas du droit de vote, alors qu’au Burundi, les femmes ont toujours eu un rôle central dans la désignation du futur roi.
Nibitanga a poursuivi en rappelant que les temps avaient changé et que désormais, hommes et femmes travaillent ensemble pour assurer la prospérité du foyer. Il a insisté sur la nécessité de conjuguer les efforts pour garantir le bien-être de la
famille et du pays, affirmant que le développement national commence dans les ménages.
S’agissant du développement familial et national, il a affirmé que lorsqu’une femme s’investit dans le travail, elle devient véritablement un pilier du progrès. C’est dans cette optique que le slogan de cette année appelle les femmes à s’engager dans des projets alignés sur la vision du Burundi de 2040 et 2060. L’objectif est que chaque citoyen puisse manger à sa faim, vivre dignement de ses ressources et dans un cadre de vie décent. Il a également insisté sur l’importance d’une alimentation adéquate, de la santé et de l’éducation des enfants, tant à l’école que dans leur formation morale.
En outre Nibitanga a assuré qu’en tant que représentant de l’Etat, la préservation de la paix et de la sécurité resterait une priorité absolue. Cependant, il a mis en garde la population, notamment les femmes, en leur demandant de rester vigilantes face aux personnes mal intentionnées et aux semeurs de discorde. Il a souligné que bien que les forces de sécurité soient présentes, chaque citoyen a la responsabilité d’être attentif et de signaler toute menace à la sécurité nationale, car l’insécurité touche l’ensemble de la communauté.
Il a invité chacun à faire preuve de responsabilité pour éviter toute action susceptible de perturber la mise en œuvre des projets de développement.
Il a également exprimé sa gratitude envers les femmes et les hommes qui se sont particulièrement distingués par leur engagement au cours de cette période.
De son côté, Jacqueline Nzeyimana, présidente du Forum des femmes de la province de Rutana, a exprimé la satisfaction des femmes concernant les avancées réalisées par le pays dans la promotion et la protection des droits des femmes et des jeunes filles. Elle a salué les nombreuses mesures prises pour leur inclusion dans les initiatives de développement.
Elle a rappelé que le slogan de cette année, « La femme est le pilier du développement, soutenons-la dans les projets alignés sur la vision 2040 et 2060 », interpelle chaque Burundais et même la communauté internationale à soutenir activement la femme et la jeune fille dans les initiatives de développement, afin de faire progresser les familles et le pays. Elle a également insisté sur la nécessité d’une collaboration étroite entre la justice, les autorités administratives, les forces de l’ordre et la population pour éradiquer toutes les formes de violence et de discrimination à l’égard des femmes à travers le pays.
Elle a toutefois mentionné certains obstacles, notamment le manque de ressources pour mener à bien les actions entreprises. Elle a plaidé pour un soutien accru aux organisations œuvrant pour la défense des droits des femmes et demandé aux organisations internationales d’accompagner efficacement le réseau des femmes, structuré depuis le niveau local jusqu’à l’échelon national.
Malgré ces défis, Nzeyimana a affirmé que le Forum des Femmes de Rutana n’avait pas baissé les bras. Il a mené des actions significatives telles que l’éducation juridique des femmes, la sensibilisation sur les droits des femmes et des jeunes filles, ainsi que l’encouragement des femmes à s’inscrire massivement sur les listes électorales pour voter et se porter candidates aux élections de 2025. Le réseau a aussi promu l’intégration des femmes dans des coopératives et la formation à la gestion de projets pour faciliter l’accès aux crédits.
Elle a, par ailleurs réaffirmé, l’engagement du réseau à poursuivre des actions concrètes telles que l’éducation des jeunes et leur sensibilisation au patriotisme, l’encouragement des filles à poursuivre des études, en particulier dans les filières techniques et professionnelles, l’incitation des femmes et des filles à travailler ensemble au sein de coopératives et d’associations afin d’augmenter leur productivité, la formation des femmes à la gestion de projets pour assurer leur autonomie financière, la promotion de l’hygiène et de la propreté dans toutes les communautés, et la défense et la protection des droits des femmes et des jeunes filles par le biais du plaidoyer.
A noter que les festivités ont débuté par un match de football opposant l’école fondamentale Rutana à l’école fondamentale Rutana 3, qui s’est soldé par un score nul de 0-0.