BUJUMBURA, 19 mai (ABP) – L’industrie cinématographique au Burundi est encore à l’état embryonnaire. Ce sont les propos de Léonce Ngabo, artiste cinéaste burundais, réalisateur et producteur de cinéma connu dans l’industrie cinématographique, grâce à son premier film long métrage, Gito l’ingrat.
Dans une interview accordée à l’ABP mercredi le 14 mai 2025, M. Ngabo, a fait savoir qu’à part ce premier film de long métrage de fiction qu’il a réalisé en 1990, il n’y a pas encore un autre grand film qui soit digne de porter le drapeau du Burundi au niveau mondial.
Néanmoins, a-t-il indiqué, depuis le lancement du festival international du cinéma et de l’audiovisuel, un évènement qui est annuel, ils parviennent à rassembler pas mal de courts métrages et longs métrages de fiction télé séries et des documentaires…, mais qui ne sont pas encore à un niveau hautement professionnel.
Il a en outre expliqué que cela est d’une part dû au manque de formation, et de l’autre, au manque d’un encadrement légal et du soutien.
Malgré cette situation, ce cinéaste réalisateur indique qu’il y a pas mal de jeunes talentueux qui ont réussi à devenir professionnels dans la production des films. Il a, par ailleurs, révélé que depuis qu’ils ont commencé avec le FESTICAB (Festival International du cinéma et de l’audiovisuel du Burundi) ; il y a pas mal de jeunes qui produisent chaque année des films malgré les difficultés et qui ne vivent que de ça. Ces derniers parviennent aussi à associer d’autres jeunes techniciens, preneurs de vues, preneurs de sons, qui se sont déjà spécialisés dans leurs domaines.
Ces derniers bénéficient des renforcements de capacités soit au niveau du FESTICAB, soit au niveau de certaines organisations nées après le FESTICAB notamment le COPRODAC (collectif des producteurs de l’audiovisuel au Burundi) et d’autres organisations formant principalement sur l’actorat et la scénarisation.
D’autres organisations jouant un rôle important dans l’encadrement des jeunes talents, dont Burundi film center et Burundi Film academy nés récemment, qui sont des petites associations, selon Ngabo , qui permettent à l’industrie cinématographique burundais d’aller plus loin car, a-t-il révélé, ils ont même réussi à établir des partenariats avec des professionnels étrangers pour la formation des jeunes talents scénaristes, réalisateurs et autres.
Pour l’évolution de l’industrie cinématographique burundaise, Ngabo propose le renforcement des capacités comme une chose de première nécessité. D’après lui, il devrait y avoir des centres spécialisés dans la formation des cinéastes sur le plan artistique et sur le plan technique, mais aussi sur le plan de la gestion des productions. Il a tenu à signaler que la plupart de ceux qui ont reçu ces formations sont principalement des lauréats de l’Université Lumière de Bujumbura diplômés en communication audiovisuelle, une formation, qui ne suffit pas, mais qui constitue un certain élan dans le métier. D’après lui, à force de se mettre sur le terrain, ces lauréats produisent des films, mais, ils ont besoin d’avantage de formation, selon lui.
Il devrait y avoir aussi, une politique culturelle dans le domaine du cinéma et de l’audiovisuel, marquant clairement l’orientation ou l’encadrement et même la mobilisation des financements afin de pouvoir appuyer ces jeunes talents qui se mettent bec et ongles dans le développement du cinéma burundais.