MUKAZA, 16 sept (ABP) – Ce qui n’était au départ qu’un prêt-bourse destiné à couvrir des frais universitaires s’est transformé en un véritable tremplin vers l’entrepreneuriat pour certains jeunes Burundais. C’est le cas de Francine Vyukusenge, une entrepreneure diplômée en économie de l’Université du Burundi, qui a su transformer cette aide financière en capital de lancement pour son entreprise.
Dans une interview accordée à l’ABP lundi 15 septembre 2025, Vyukusenge a partagé son témoignage. Avec son mari, également étudiant à l’époque, ils avaient décidé d’épargner une partie de leur prêt-bourse plutôt que de la dépenser pour des besoins personnels. En 2018, leur vision commune a pris forme avec la création d’un petit restaurant en commune Mukaza, dans la ville de Bujumbura, juste en face du rond-point connu sous le nom de « Soldat Inconnu ».
« Ce prêt-bourse est devenu le capital de départ de notre rêve. C’était notre première mise, qui nous a permis de passer de l’idée à la réalité », a-t-elle confié.
Le restaurant, qui propose des repas variés selon les commandes des clients, sert aujourd’hui plus de soixante personnes par jour dans différents quartiers de la capitale économique. Chaque assiette est vendue à 4 000 FBu, et la qualité des plats a fidélisé une clientèle régulière.
« Ce n’est pas qu’un simple restaurant, c’est aussi une manière de lutter contre le chômage. Nous avons déjà engagé quatre jeunes que nous payons chaque mois », a-t-elle ajouté fièrement.
Au-delà de la réussite professionnelle, cette initiative a également permis au couple d’améliorer ses conditions de vie : ils ont acquis une parcelle à Bujumbura et envisagent de la construire prochainement.
Vyukusenge invite d’autres jeunes, en particulier les jeunes femmes, à ne pas attendre un emploi de l’État après leurs études. Elle les encourage à prendre des initiatives, à croire en leurs projets, et surtout à travailler en collaboration avec leurs conjoints pour bâtir un avenir meilleur.
« Nous sommes fiers de notre travail, car c’est le symbole de notre succès », a-t-elle conclu.