BUJUMBURA, 8 fév (ABP) – L’intelligence artificielle et ses impacts sociétaux en Afrique était, le mardi 7 février 2023, au menu d’une conférence qui a été organisée à Bujumbura (capitale économique). Cette activité qui a été ouverte par le Secrétaire permanent au ministère de la Communication, des Technologie de l’Information et des Médias, M. Ferdinand Manirakiza, a été organisée par le Centre de Recherche en Communication et Médias (CERCOM) en collaboration avec la Chaire UNESCO, de l’Université de Bordeaux Montaigne et l’Ecole doctorale de l’Université du Burundi. A-t-on constatée sur place.
A travers sa communication centrée sur « l’intelligence artificielle en Afrique », le professeur Alain Kiyindou de la Chaire UNESCO de l’Université de Bordeaux Montaigne a fait remarquer que les applications de l’intelligence s’observent dans plusieurs domaines. A titre d’exemple, dans le domaine de la recherche et plus précisément dans la collecte des données et le traitement des données, l’intelligence artificielle (IA) est capable de naviguer à travers la gigantesque base de données de publications scientifiques en rapprochant et en croisant les informations issues de travaux disséminés dans le monde entier en tissant des corrélations entre ces informations qu’aucun humain n’aurait pu voir.
D’après le professeur Kiyindou, une étude menée par le Beta montre que les publications utilisant le deep learning ont 15% plus de chance d’être nouvelles que les autres. Ces papiers, a-t-il dit, ont 30% plus de chance d’être dans le top 1% des articles les plus cités de leur domaine. Cela suggère que l’IA augmente la création de connaissances nouvelles et leur impact scientifique, a-t-il ajouté. « Nous pensons également qu’elle accélère la production et la diffusion scientifique, notamment des domaines de l’imagerie médicale, la génomique, la santé électronique et connectée », a précisé le professeur. Le deep Learning, a-t-il poursuivi, permet de recombiner les connaissances et d’élargir l’espace de recherche, et en cela, l’IA augmente les capacités créatives humaines.
Quant au traitement des données, Prof Kiyindou a signalé que les robots intelligents se nourrissent des expériences accumulées en laboratoire, au fur et à mesure des essais réalisés. Dans le domaine des sciences du vivant, ils sont par exemple capables de déterminer avec précision les conditions optimales d’une culture microbienne, tout en la corrélant à des données métaboliques (expression de gènes, contenu cellulaire en protéines, molécules diverses,…).
L’intelligence artificielle accélère ainsi les diverses étapes d’expérimentation tout en les rendant plus fiables, a-t-il précisé.
Les technologies de l’information et de la communication sont donc en train de révolutionner le monde entier en général et le Burundi en particulier comme l’a fait remarquer le Secrétaire permanent au ministère burundais en charge des Technologies de l’Information et des Médias. A cet effet, a-t-il souligné, le Burundi s’est fixé comme objectif de permettre au pays de bénéficier d’un véritable saut technologique susceptible d’améliorer sa croissance socio-économique.
Il a aussi indiqué que le ministère burundais en charge des Technologies de l’information se réjouit que l’intelligence artificielle et ses algorithmes aient déjà fait irruption dans nos vies quotidiennes. Parmi ses usages, M. Manirakiza a cité entre autres la recherche d’itinéraires effectuée par nos GPS, la traduction automatique en temps réel, la reconnaissance vocale des assistants sur de simples Smartphones, ou encore la reconnaissance d’images qui permet de classifier d’immenses banques d’images avec un faible taux d’erreur.
Selon l’UNESCO 2019, l’intelligence artificielle, c’est l’ensemble de technologies avancées qui permettent à des machines d’imiter certaines fonctionnalités de l’intelligence humaine, y compris des caractéristiques telles que la perception, l’apprentissage, le raisonnement, la résolution de problèmes, l’interaction linguistique et même la production d’un travail créatif.
Ainsi donc, d’après le docteur Fiacre Muhimpundu, président du CERCOM, ces applications présentent des avantages mais aussi des inconvénients lorsqu’elles ne sont pas bien utilisées. D’où le CERCOM appelle à un encadrement soutenu de leurs utilisateurs.