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La CVR rencontre les administratifs de la mairie de Bujumbura pour les informer sur ses réalisations

ByAdministrateur

Mar 27, 2023

BUJUMBURA, 25 mars (ABP) – La Commission vérité et réconciliation (CVR) a organisé le vendredi 24 mars 2023, à Bujumbura, une rencontre à l’endroit de tous les responsables administratifs de la mairie de Bujumbura en vue de les informer sur ses réalisations  depuis 2018 jusqu’en 2022, afin d’y tirer des leçons et d’en informer leurs dirigés à leur tour.

Le vice-président de la CVR, Clément Noé Ninziza, a indiqué que le but ultime de cette rencontre était de se faire comprendre et de donner des éclaircissements à ceux qui n’ont pas encore compris la mission de la CVR. Il était également question de donner des opportunités aux différents administratifs de pouvoir observer et visiter le passé douloureux pour que l’on puisse l’éviter avec toute énergie en vue de préserver l’avenir de notre pays.

Vue partielle des participants

« Nous voulons que la génération actuelle puisse apprendre du passé pour enfin pouvoir servir le pays dans le calme et dans la construction de l’harmonie du peuple burundais », a souligné le vice-président de la CVR.  La population doit connaître la vérité du passé pour bien distinguer le bien et le mal, a-t-il martelé.

M. Ninziza a fait remarquer que cette commission a déjà auditionné 1030 personnes dans 10 provinces du pays et exhumé 19897 victimes de 1972 dans 190 fosses communes. Il a ajouté que la CVR a déjà qualifié de « génocide commis contre les Bahutu » les tueries subies par cette communauté dans tout le pays en 1972-1973. Elle a, par ailleurs, qualifié de « crime contre l’humanité » les tueries commises contre les Bahutu, les Batutsi du sud-ouest et contre les Batwa de Mwaro en 1972-1973.

Les participants ont eu l’occasion de s’exprimer par rapport à la présentation de la CVR sur ces crimes commis dans le passé. Il s’agit par exemple de Mme Marie-Claire Inamahoro, âgée de 50 ans,  qui a témoigné avoir perdu son père pendant la crise de 1972-1973. Elle a fait savoir qu’elle a vu les auteurs de ce crime quinze ans après, quand ils étaient revenus pour chercher ses frères. Elle a proposé qu’il y ait un deuil partiel et définitif au niveau national.

La secrétaire de la CVR, Mme Pascasie Nzigamasabo, a fait remarquer que Mme Inamahoro partage la même opinion avec la CVR. Elle a, par ailleurs, signalé que la CVR a formulé cette recommandation dans le rapport qu’elle a transmis aux hautes autorités du pays.

A ceux qui ne comprennent pas pourquoi la CVR aurait qualifié les tueries massives de 1972-173 de « génocide » alors que l’ONU ne s’est pas encore prononcée, le vice-président de la CVR a répondu que dans la mission de la CVR, il est précisé que cette commission a le devoir qualifier les crimes du passé. Il a demandé à ceux qui ont encore des inquiétudes de lire la loi régissant la CVR, soulignant que les activités de la CVR s’inscrivent dans le cadre de la justice transitionnelle.

Comme cette commission est composée par des Burundais qui sont à la recherche de la vérité, elle doit faire son devoir conformément à la loi sans toutefois attendre la décision venue de l’extérieur. Cette qualification a été faite après avoir consulté les experts tant nationaux qu’internationaux, a rassuré la secrétaire de la CVR, Mme Nzigamasabo.