MWARO, 15 mars (ABP) – Environ 175 cas de violences basées sur le genre, dont neuf hommes et 166 femmes, ont été enregistrés dans la province Mwaro (centre-ouest du Burundi) l’an 2023, a-t-on appris la semaine dernière de la représentante du Collectif des associations et ONGs féminines du Burundi (CAFOB) à Mwaro, Mme Justine Nkurunziza, au cours d’un entretien avec l’ABP.
Mme Nkurunziza a indiqué que sur les 175 victimes des VBGs, 112 personnes étaient victimes de violences économiques, tandis que 29 étaient victimes de violences physiques, 26 autres victimes de violences sexuelles et huit personnes étaient victimes de violences psychologiques. Elle a fait savoir que le CAFOB a pu soutenir tous les 175 cas qu’il a enregistrés.
En effet, 33 personnes ont été soignées à l’hôpital de Kibumbu et à la Croix-Rouge, antenne de Mwaro. Aussi, 72 victimes ont été assistées en matière juridique, en collaboration avec l’Association des femmes juristes du Burundi (AFJB) ainsi que des avocats.
En matière économique, psychologique et sociale, le CAFOB a des psychologues pour faire la médiation familiale, la plaidoirie et des visites à domicile ou de référence aux autres personnes mieux intégrées en situation de victimes.
Il y a actuellement un changement dans la province Mwaro, selon Mme Nkurunziza, qui a fait remarquer que les victimes des violences basées sur le genre approchent le CAFOB et osent dénoncer. Elle a lancé un appel vibrant aux administratifs, surtout ceux à la base, à prendre en mains la sensibilisation de la lutte contre les VBGs. Les chefs de collines sont appelés à dénoncer les auteurs des VBGs car ils sont les premiers à connaitre des cas pareils.
M. Eric Niyomwungere est un homme marié de la colline Migera en commune Nyabihanga, rencontré au bureau du CAFOB, antenne de Mwaro. Ses frères le nient car ils ont des pères différents, a-t-il confié, précisant qu’il a des conflits fonciers avec eux. Ses frères lui ont concédé une petite parcelle dans laquelle il a pu construire seulement sa maison, mais ils lui ont refusé tout partage équitable des terres. Il est ainsi vulnérable et réclame des terres cultivables. Les notables collinaires ont planché sur le cas et ordonné qu’il y ait un partage équitable. Même le tribunal de Résidence a pris le même verdict. Ce dossier est même arrivé jusqu’au tribunal de Grande instance, a indiqué M. Niyomwungere, déplorant que rien ne filtre et que les choses ont changé. Il a ainsi décidé de se tourner vers le CAFOB pour solliciter une aide juridique. Il reste confiant que ce collectif va le réhabiliter dans ses droits.
Mme Médiatrice Bukuru est une veuve de la colline Masango en commune Bisoro, rencontrée aussi au CAFOB, antenne de Mwaro, pour chercher une assistance. Elle a fait savoir qu’après le décès de son mari, elle a entretenu des relations avec son beau-frère et a mis au monde un enfant de lui. Cependant, ce dernier a refusé de faire enregistrer cet enfant au service d’état-civil, il y a de cela quatre ans, a-t-elle indiqué. Elle s’était rendue au bureau du CAFOB pour soumettre ses préoccupations afin qu’elle soit appuyée juridiquement et pour que l’enfant obtienne sa paternité.