GITEGA, 28 déc (ABP) – Les Sénateurs réunis en séance plénière, le vendredi 27 décembre 2024 à l’hémicycle de Gitega (Capitale politique et centre du Burundi), sous la direction du président du Sénat, Emmanuel Sinzohagera, ont adopté à l’unanimité le projet de loi modifiant celui du budget général de l’Etat 2024-2025.
Le ministre des Finances, du budget et de la planification économique, Nestor Ntahontuye, était l’envoyé du gouvernement du Burundi pour expliquer aux sénateurs le motif de cette modification. Il a indiqué que cette modification est due aux dépenses imprévues, les recettes non atteintes et les activités budgétaires imprévues poussant au déséquilibre, d’où une forte pression sur la trésorerie de l’Etat ainsi que le rythme des engagements des dépenses qui n’est pas en corrélation avec les recettes.
Selon lui, le tableau des opérations financières de l’Etat (TOFE) révèle un déficit budgétaire de 521,1 milliards de Fbu, en hausse par rapport au déficit initialement prévu de 449,6 milliards de Fbu suite à la subvention des engrais pour les saisons culturales B et C, qui s’élève à 197 milliards de Fbu.
Selon toujours lui cette mesure vise à soutenir la production agricole essentielle pour assurer la sécurité alimentaire dans le pays. Il a également signalé les dépenses liées à la construction du chemin de fer, estimé à 258 milliards de Fbu, un projet stratégique pour renforcer l’intégration régionale et le développement des infrastructures de transport.
Ntahontuye a fait savoir que le financement de ce déficit proviendra de la vente des graines de maïs par l’Agence nationale de gestion des stocks stratégiques alimentaires (ANAGESSA) en hauteur de 148,9 milliards pour contribuer à l’achat de l’engrais pour la saison culturale B et C ; le recours à l’endettement intérieur net de 398 milliards à travers les tirages sur les titres du trésor ; le financement de la banque centrale et d’autre part les tirages extérieurs net sous forme des prêts de 123 milliards pour les dépenses d’investissement.
Parmi les mesures prises pour améliorer les recettes fiscales, le ministre Ntahontuye a souligné l’élargissement de l’assiette fiscale, le combat contre les fraudes et les évasions fiscales, la protection des industries locales des bières contre celles importées. Il a notamment évoqué de l’instauration d’une taxe de 100% sur les bières importées.
Le président du Sénat a, dans son intervention, encouragé les responsables financiers à renforcer les mesures d’austérité et à maximiser les ressources internes pour limiter l’impact de ce déficit sur l’économie nationale.
Signalons que les membres de la chambre haute du parlement ont salué l’engagement du gouvernement à investir dans des projets structurels mais qu’il faut une gestion rigoureuse des finances publiques pour réduire les déficits récurrents. Ils ont également insisté sur la nécessité d’améliorer les mécanismes de collecte des recettes fiscales afin d’équilibrer les dépenses et les revenus de l’Etat.
Après l’échange-débat, les sénateurs ont adopté à l’unanimité le projet de loi modifiant celle du budget général de l’Etat 2024-2025.