BUJUMBURA, 16 jan (ABP) – Les personnes vivant avec un handicap sont elles aussi capables d’exercer diverses activités génératrices de revenus pour subvenir à leurs besoins. Ce sont les propos de Fabien Butoyi, un jeune homme handicapé au niveau des jambes, exerçant le petit commerce au centre-ville de Bujumbura. Selon lui, les personnes handicapées devraient s’atteler à l’entrepreneuriat, au lieu de mendier, car, précise-t-il, le seul handicap pouvant empêcher quelqu’un de travailler est le handicap psychique. L’inaccessibilité aux capitaux de démarrage reste le principal défi auquel fait face cette catégorie de personnes, ajoute Butoyi, avant de révéler qu’il a démarré son commerce grâce aux revenus tirés de la mendicité dont il vivait avant de se ressaisir.
Butoyi fustige en outre le comportement de certains parents qui osent utiliser leurs enfants vivant avec handicap dans cet acte ignoble de mendicité, car selon lui, ces enfants grandissent sachant qu’ils ne sont pas capables d’exercer d’autres activités. Il en appelle aux parents de ne pas stigmatiser les enfants handicapés, mais plutôt de les faire scolariser comme tant d’autres.
Il implore l’implication effective du gouvernement dans l’amélioration des conditions de vie des personnes handicapées en leur octroyant des capitaux de démarrage des micro-projets et en accompagnant ceux qui ont déjà démarré.
De l’autre côté, un sexagénaire, Christophe Nzohabonayo, originaire de la colline Mageni en commune Ruhororo de la province Ngozi, indique qu’il vit de la mendicité depuis 1995 suite à son handicap dû à l’amputation de certains de ses doigts pendant la crise de 1993. Il fait savoir qu’il se paie le loyer la ration quotidienne et contribuer dans la survie de sa famille laissée à la campagne grâce à la mendicité.
A la question de savoir s’il envisage à abandonner cette mendicité, il a évoqué l’inaccessibilité aux capitaux pour initier des projets générateurs de revenus et a sollicité l’aide du gouvernement.