BUJUMBURA, 18 mars(ABP) – Les artistes dessinateurs et peintres burundais font recours au marché de vente étrangèr par manque de la clientèle locale, mais leurs œuvres n’y sont pas aussi valorisées car ils manquent du soutien de la part du gouvernement. A-t-on appris de Uwimana béni Samson (Samson-art), artiste dessinateur et peintre burundais, lors d’une interview accordée à l’ABP lundi le 17 mars 2025.
Selon cet artiste, à part les burundais ayant vécu à l’étranger, la population burundaise ne valorise pas les œuvres d’art, ce qui fait que les artistes locaux trouvent à peine les marchés de vente de leurs œuvres, d’où une fois achevées, les œuvres se retrouvent stockées par manque de la clientèle ce qui cause des pertes considérables aux artistes.
Uwimana indique que pour faire face à ce défi, les artistes burundais tentent de vendre leurs œuvres sur le marché étranger, mais qu’ils y rencontrent aussi un autre défi où leurs œuvres ne sont pas valorisées suite au manque du soutien de leurs pays d’origine.
D’après lui, aucun œuvre d’art des artistes locaux ne peut être valorisé sur le marché étranger sans le soutien du gouvernement, d’où selon lui, le gouvernement burundais devrait prendre l’exemple d’autres pays de l’Afrique de l’est sur le soutien et la promotion des œuvres d’art des artistes locaux, surtout concernant le marché de vente des œuvres.
L’artiste uwimana a aussi fait savoir qu’à part le manque du marché de vente, les artistes peintres et dessinateurs burundais font face aux défis liés au manque des matériels professionnels d’art qui sont obtenu rarement au Burundi, et qu’une fois disponible les artistes les achètent à des prix élevés, ce qui les poussent à rehausser le prix de leurs œuvres, et cela engendre des grognes chez leurs clients.
Uwimana a aussi fait remarquer que certaines raisons empêchent les œuvres d’art des artistes peintres burundais de rivaliser avec ceux des artistes étrangers, dont l’utilisation de la peinture de mauvaise qualité qui ne peut pas tenir 20 ans avant de perdre la qualité et s’abimer. Il indique que les peintures originales en tube à huile proviennent du Congo ; de l’Ouganda, de la Tanzanie et du Kenya et recommande aux commerçant de les importer pour faciliter les artistes à les trouver facilement . Il déplore aussi la qualité des toiles utilisées au Burundi qu’il juge locale, et qui selon lui, sont à améliorer.
Selon lui pour que la peinture burundaise puisse rivaliser avec celle des autres pays sur le marché étranger, le gouvernement a un rôle crucial dans le soutien des artistes en leur apportant des matériels modernes et les moyens financiers, mais surtout accompagner et présenter ces artistes à l’étranger pour montrer aux étrangers la valeur qu’il accorde à ces derniers.
Il a aussi conseillé la population Burundaise d’aimer et acheter les œuvres locales pour encourager ces artistes, soulignant aussi que l’achat d’une œuvre d’art n’a pas le but d’un simple décor, mais que c’est aussi un investissement à long terme. « Le tableau ne vieillit pas. Plus il est vieux, plus sa valeur s’accroît », déclare Uwimana, ajoutant qu’une œuvre d’art représente une histoire et que le tableau se vend cher dépendant de la célébrité de l’artiste.