GITEGA, 26 juin (ABP) – Le deuxième vice-président du Sénat du Burundi, M. Cyriaque Nshimirimana, a lu vendredi le 25 juin un communiqué sanctionnant les travaux des cinq conférences sur les témoignages et réflexions organisés par le Sénat sur le thème : 49 ans après, se souvenir et bien qualifier les événements de 1972 au Burundi.
Cette activité, qui s’est déroulée dans les enceintes de l’hémicycle du Sénat de Gitega (centre du Burundi), a été conviée à des invités issus de toutes les couches socioprofessionnelles du pays.
Le but de ces conférences était d’appuyer la Commission vérité et réconciliation (CVR) dans sa recherche de la vérité sur les tragédies vécues par le Burundi pendant près d’un demi-siècle et leur donner une explication la plus objective possible, a fait savoir ce communiqué.
Pour plus de précisions, le lecteur a indiqué que le Sénat a organisé ces conférences avec les objectifs de rendre hommage aux milliers de concitoyens tués en 1972, ouvrir un podium pour donner une occasion à tous ceux qui ont à témoigner de briser le silence afin d’aider le Sénat à recueillir assez de témoignages et réflexions visant l’atteinte de la vérité sur la nature des crimes commis en 1972, contribuer à la qualification des crimes de 1972 et permettre au gouvernement de mettre sur pied un programme de réparation morale des victimes.
Un autre objectif vise à initier des actions d’évaluer le niveau de réconciliation atteint au Burundi en vue de l’opérationnalisation de l’article 289 de
la constitution du Burundi qui dispose qu’une durée de cinq ans est accordée au Sénat pour faire l’évaluation susdite afin de mettre fin ou prolonger le système de quota ethnique dans l’exécutif, le législatif et le judiciaire après la mise en place des institutions issues des élections organisées en 2020. Par ailleurs, M. Nshimirimana a souligné que ces conférences ont été organisées en prolongement des informations et réflexions partagées par les sénateurs au cours de la législature 2015-2020 sur l’arrêté royal du 21 août 1925 signé par le roi des Belges, Albert 1er, pour réglementer la réforme administrative connue par le Burundi sous la colonisation belge.
Animées par M. Sylvestre Ntibantunganya, ancien chef d’Etat burundais, ces conférences ont connu la participation des représentants d’importantes structures du pays, a indiqué, M. Nshimirimana, en citant, entre autres, la présidence de la République, le parlement, le gouvernement, l’institution de l’ombudsman, les différents conseils nationaux, les forces de défense et de sécurité, la magistrature, les organisations de la société civile, les représentations diplomatiques et consulaires accréditées au Burundi, la communauté des chercheurs et scientifiques, la diaspora et les médias.
Parmi les recommandations que ces derniers ont formulées figurent, notamment la qualification des crimes commis contre les Bahutu en 1972, l’identification des moyens de l’Etat mobilisés pour massacrer les victimes, la gestion de ce génocide conformément aux lois nationales et internationales y relatives et la réparation morale des victimes.
Nshimirimana a fait savoir que les participants à ces conférences ont adressé des recommandations à l’endroit du gouvernement, du parlement, de la commission vérité et réconciliation, de l’église catholique et d’autres confessions religieuses, des organisations de la société civile, des représentants des partis politiques, des victimes de 1972, du Royaume de Belgique et des Nations-Unies. Le Sénat du Burundi analysera ces recommandations et les adressera à qui de droit, a conclu M. Nshimirimana.
Signalons que les cinq conférences en question portaient les titres qui suivent : Comment lire et qualifier les événements vécus par le Burundi du 29 avril au 30 juin 2020 ; l’avènement du pouvoir génocidaire de Michel Micombero: Charles Ndizeye, un prince utilisé pour saboter une monarchie dont il est héritier ; mystère et manipulation autour des éléments armés qui attaquent au sud-ouest du pays : une stratégie de Michel Micombero au service de son projet contre les Bahutu ; un génocide occulté par l’Etat du Burundi et la communauté internationale: le génocide des Bahutu 1972-1973 ; un souci pour le pouvoir génocidaire: survivre à son crime.