RUYIGI, 17 août (ABP) – La province de Ruyigi a accueilli la semaine dernière, le festival et une compétition intercommunale des groupes culturels sur le thème,’’ Uburundi mu maraso yanje, ikirundi cacu itunga ryacu’’, pouvant être traduit comme « Le Burundi dans mon sang, le kirundi est notre patrimoine ».
Ces activités ont été rehaussées par le président de l’association Gumya, le colonel de police Pierre Nkurikiye, en compagnie de la conseillère du gouverneur de Ruyigi chargée des affaires sociales et culturelles, Mme Alphonsine Nahayo, et de l’administrateur communal de Ruyigi, Antoinette Semugara.
Comme l’a indiqué le colonel Nkurikiye dès son arrivée à Ruyigi, cette descente s’inscrit dans le but de renforcer et faire aimer la culture burundaise aux citoyens burundais et surtout la jeune génération qui n’est pas beaucoup informée des bienfaits de la culture burundaise. C’est dans cette même optique que les travaux ont été divisés en deux parties, à savoir la descente au domicile de la famille de feu l’abbé Ntahokaja Jean Baptiste, natif de la paroisse catholique sise à la colline Rushwahunga en commune de Bweru.
Cette visite a été motivée, a-t-on appris sur place par le rôle historique et scientifique que feu l’abbé Ntahokaje a joué dans l’amélioration et l’organisation littérale et littéraire de la langue Rundi mais également dans la composition et l’organisation du texte de l’hymne national burundais.
S’adressant ainsi aux représentants de cette famille, les membres de cette délégation leur ont confié que la culture et la langue Rundi doivent beaucoup à cet illustre homme d’église qui avait confié sa vie à Dieu et à son pays.
La deuxième et dernière partie des activités se sont poursuivies au stade Uhuru de Ruyigi (l’ancien stade) avec des présentations folkloriques de différents groupes venus des communes de la province de Ruyigi. Cette partie était principalement articulée en chants et danses mais également des poèmes (kwivuga amazina). Il sied de noter que les danses en compétitions étaient uniquement celles originaires et originelles des régions naturelles du Kumoso et Buyogoma.
Les communes de Gisuru, Butezi, Ruyigi, Butaganzwa et Bweru avaient ainsi répondu au rendez-vous. Pour les danses effectuées par les groupes culturels à dominante féminine, l’on notera par ici, entre-autres : la danse amaka dont les pas consistent à des bons et sauts en hauteur, l’air avec beaucoup d’énergie et de vivacité, la danse umutsibo qui a également égayé le public qui consiste en une danse du bassin avec des mouvements de mains et du bassin comme si on voulait imiter les tisserandes, sans oublier la danse igihambwe qui consiste en des mouvements de quelqu’un qui imite le labours des champs à la houe.
Pour les groupes à dominance masculine seule le groupe komeza karanga de Gisuru avait répondu présent avec la danse acrobatique communément appelé ubudemera et a vraiment épaté le jury spécial de cet événement et a ainsi remporté la première place, suivi par l’équipe de la commune Bweru dont la danse spécifique pour l’occasion était igihambwe et la troisième place pour l’équipe de la zone Rusengo qui a présenté la danse umutsibo.
Pour les présentations individuelles consistant en la narration des poèmes, un jeune homme connu sous le nom de Mpundu Audry de la huitième année fondamentale a fait une prestation qui a laissé tout le public en admiration et applaudissement, vue le niveau de composition poétique et les leçons morales contenues dans ces paroles.
Ce jeune homme finira par emporter la première place, suivi par un représentant de la même commune de Butaganzwa et enfin celui de la commune Butezi.
Lors des cérémonies de clôture de ces activités, la conseillère du gouverneur de Ruyigi chargée des affaires sociales et culturelles, Mme Alphonsine Nahayo a rappelé au public que la culture burundaise est leur seule identité propre et qu’elle constitue un patrimoine inaliénable.