BUJUMBURA, 12 juin (ABP) – Le Sénat du Burundi a poursuivi vendredi le 11 juin 2021 à Bujumbura, l’organisation de la 4ème conférence de témoignages et de réflexion sur les événements de 1972 sous le thème : »Se souvenir et bien qualifier les événements de 1972 au Burundi « .
Participaient à cette conférence le vice-président de la République du Burundi, le président du Sénat, les sénateurs, les députés, les leaders des institutions de l’Etat, les leaders religieux, les leaders des partis politiques, les rescapés et les victimes de 1972 etc.
Malgré toutes ces raisons, le conférencier précise que le pouvoir de Michel Micombero et ceux qui lui ont directement succédé ont nié que les événements de 1972 étaient un génocide mené à l’endroit des hutu. M. Ntibantunganya a profité de cette occasion pour recommander à l’Etat du Burundi et à la communauté internationale de déclarer que les évènements de 1972 sont un génocide commis à l’endroit des personnes de l’ethnie hutu. Selon toujours le président Ntibantunganya, les personnes qui ont été massacrées à cette époque étaient des militaires, les leaders religieux, les intellectuels, les enseignants, les grands commerçants, les élèves ou les étudiants, et tout autres cadres de l’ethnie hutu, y compris les femmes et les filles qui ont été tuées après avoir être violées. Il n’a pas manqué de souligner que dans les écoles secondaires, certains éducateurs de l’ethnie tutsi ont pris part aux actions génocidaires, d’autres n’ont pas voulu protéger leurs collègues, les élèves ou les étudiants dont ils avaient la charge. L’ancien président du Burundi, Sylvestre Ntibantunganya, conférencier du jour a indiqué que d’ après ce qu’ il a lu dans des ouvrages des écrivains comme Réné Le marchand dans son livre intitulé « Le génocide de 1972 au Burundi, les silences de l’histoire », celui de Marc Manirakiza « Le Burundi de la révolution au régionalisme », et les rapports qui ont été rédigés par les étrangers et ce qu’ il a vu lui-même, tous estiment qu’en 1972, plus de 300 mille personnes de l’ethnie hutu ont été sauvagement massacrés et jetés dans des fosses communes. Elles ont été creusées à partir des moyens fournis par le pouvoir de Michel Micombero, dont les machines. Il y a d’autres moyens qui ont été utilisés comme les militaires, les fonctionnaires de l’Etat, les camions militaires pour le transport des personnes tués, les fusils, les avions etc.
Il a précisé que l’Etat et ses partenaires devraient octroyer à la CVR des moyens suffisants pour bien enquêter sur ces événements de 1972 sur tout le territoire burundais, afin que le maximum de victimes ou de rescapés témoignent ce qu’ils ont vécu, expliquant qu’on est à la quête de la vérité pour libérer les auteurs de ces crimes, les victimes, les générations présentes et futures.
Les rescapés et les victimes qui étaient présents dans cette conférence ont eu le temps de témoigner et n’ont pas dit le contraire de ce que le conférencier a dit. Ils ont tous affirmé que les événements de 1972 étaient un génocide. Ils ont aussi plaidé pour la réconciliation et la réparation. Les veuves ont laissé entendre qu’après la mort de leurs maris, elles ont eu beaucoup de difficultés à éduquer leurs enfants parce que leurs biens ont été pillés y compris les maisons, les propriétés foncières, les comptes en banques etc.