GITEGA, 25 juin (ABP) – Le président du sénat burundais, Emmanuel Sinzohagera a reconnu l’existence des magistrats intègres dans l’appareil judiciaire burundais, nuançant toutefois l’existence aussi des magistrats sans foi ni loi dans le même appareil.
Ceux-ci méritent la révocation dans la carrière des magistrats, a recommandé M. Sinzohagera avant de préciser que les médias devraient en être informés pour les communiquer au public pour en découdre avec cette bassesse dans l’institution judiciaire.
Il a émis ces recommandations au ministre de la justice, Mme Jeanine Nibizi, lors des questions orales avec débat lui adressé par les sénateurs, le 24 juin 2021, dans l’hémicycle du sénat de Gitega (centre), sur la problématique du respect des règles procédurales dans la poursuite et répression des auteurs d’infractions au Burundi.
Par ailleurs, le président du sénat a recommandé la révision d’une disposition judiciaire sur le système de collégialité des juges dans l’établissement des jugements. Pour lui, les jugements injustes émaneraient des juges mal intentionnés et difficiles à déceler du fait qu’ils se couvrent du système de collégialité. D’où, M. Sinzohageta a proposé la révision de ce système pour le remplacer par celui d’un juge unique. « Cette façon facilite de savoir à qui d’adresser en cas du jugement tronqué.
Par contre, la collégialité cache le vrai et le mauvais juge », a-t-il expliqué.
Le président du sénat burundais a également recommandé d’occuper les détenus par des travaux de production plutôt que les laisser passer la longueur de la journée dans l’oisiveté.
A titre indicatif, il a proposé de les occuper avec le labour des terrains domaniaux pour augmenter leur ration alimentaire. Constatant que les défis sont multiples dans ce ministère, le président du sénat a recommandé l’organisation des états généraux, comme tentative d’y remédier. Il a terminé son intervention par un appel au ministre de la justice de déménager le ministère vers la capitale politique, Gitega, centre du pays, pour mieux servir le peuple.